Vous êtes ici : > > > Mon chemin de Compostelle
couverture du livre Mon chemin de Compostelle écrit par Noëlle Louise

Noëlle Louise Mon chemin de Compostelle

252 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 90 g offset
Style litteraire : Autres
Numéro ISBN : 978-2-9549144-0-4

18.60 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

Commander ce livre
maintenant

Présentation de Mon chemin de Compostelle


Ce récit est le témoignage de la première partie de ma marche vers Santiago de Compostelle, du Puy en Velay jusqu'à Roncevaux, du 10 juillet au 19 août 2012. Il est le témoin des désirs qui m'ont poussée à partir seule sur ce chemin en surmontant la peur de me perdre et celle de ne pas savoir être "seule maîtresse à bord".

Il est le témoin de mon cheminement intérieur pour oser être moi-même. L'enthousiasme, les douleurs, les rencontres, les joies, les peines, les rires, les pleurs, la beauté, l'amitié, les prises de conscience : tout cela fait partie du chemin et me laisse penser, par expérience, que la Vie est tellement belle et bonne dans sa simplicité : Lorsqu'elle est dénuée de superflu, elle nous remplit de notre essentiel, jusqu’au cœur de l’intime.


Extrait du livre écrit par Noëlle Louise


Le sac, « mon » sac, je l'avoue, a été ma première vraie préoccupation. Sur internet il y a mille recommandations concernant le sac. Je crois que j'en ai fait copie d'au moins une dizaine qui me paraissait pertinente, pour établir ma propre liste. Car il ne s'agit pas de faire un sac que l'on va porter courageusement pendant huit jours, et pour lequel on peut s’accorder quelques kilos de trop. Non, ce sac-là, il fera partie du voyage. Du chemin. De moi. Si je vais jusqu'au bout de mon projet, je le porterai entre trente et quarante jours, plusieurs heures par jour.

Aussi, dans un premier temps, j'ai fait confiance aux pèlerins. À leurs témoignages. Et, comme ils le recommandent, je l'ai fait avec la balance à mes côtés. Impressionnant, cet instant de vérité. Impressionnant comme cette petite chose si légère plus cette autre si légère aussi et encore celle-là finissent par alourdir un sac. Et à quel point, au-delà de l'imaginable, il faut renoncer à ces petits riens, faire des choix qui dénudent encore un peu. Faire confiance, déjà, que oui, bien sûr, ça m'aurait rassurée mais que bon, je vais savoir m'en passer.

Alors, si la peur de manquer est le premier guide pour choisir le contenu de mon sac… la balance rappelle à l’ordre… Et c’est une espèce de va-et-vient, de « rentre et sort », de mise de côté… d'échange : je pose ça et je reprends ça. Je pose ça et je n’ reprends rien… La peur prend le dessus ? Je remets… La confiance revient ? J’enlève… Et pendant des jours et des jours, la mezzanine a été encombrée, à cause de mes craintes, de mes indécisions, de mes « pour l'instant », de tout un bric-à-brac dont il fallait, comme pour s'y entraîner, ne garder que l'essentiel.

Une question m'a taraudée pendant des jours : j'emporte mon réflexe numérique et son objectif 100 mm macro ou pas ? Poids total : un kilo sept cents grammes plus deux cent cinquante grammes pour le grand-angle (je ne vais quand même pas faire que des photos de fleurs…). « Si tu ne l'amènes pas et que devant chaque fleur tu le regrettes »… avance mon fils Vincent qui connaît ma passion pour les fleurs sauvages… « Comment tu te sentiras » ? Rajoute-t-il, comme branché sur mes ressentis dans ce domaine. Ma réponse, un gros soupir, en dit long sur la manière dont je me sentirai. Oui, mais, faire autant de kilomètres avec mon réflexe autour du cou, quelque chose en moi me le déconseille.

Bon, en attendant que « la bonne réponse » devienne évidente, je réussis - incroyable ! - à alléger mon sac et à y mettre mon réflexe numérique. Mais au bout de trois jours, ma décision est prise : je vais m'acheter un petit compact, en demandant à ce qu’il ne soit pas trop nul en macro. Je m'illusionne sur le fait que ça ira très bien. Et ma nuque me remercie…

Pour le reste, rien ne m'affole. Je dois partir le 9 juillet pour Le-Puy-en-Velay. On est presque fin juin. Je n'ai rien de précis en tête. C'est le jour du brevet des collèges, tandis que les élèves que je surveille sont bien concentrés, qu’enfin je m'accorde le temps de regarder dans un guide quelles sont les étapes jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port, où je mettrai un terme à mon pèlerinage. Car c'est une évidence : il ne s'agit pas d'une randonnée mais vraiment d'un pèlerinage. Pas question d’un quelconque challenge sportif pour la prof d’éducation physique que je suis. Non, le challenge actuel est d’ordre plus spirituel, il répond à un souci d’apprendre
à me connaître, au-delà des masques endossés depuis si longtemps.
 
Et là, tandis que je rentre dans le « vif » du sujet, tandis que je prends frénétiquement des notes sur ces étapes, leur difficulté, le moyen de pouvoir faire « plus court » si besoin… là, le paysage de mon aventure commence à se dessiner vraiment. Je suis dedans, je m'approprie mon sujet, je ne suis plus dans la salle sept du collège George Sand un jour de brevet des collèges, je suis dans l'Aubrac et je me réjouis au milieu de cette nature sauvage.



En définitive, je me rends compte que faire mon sac est une étape fondamentale. Cela m'interroge déjà, me projette dans mes futurs besoins. Ou supposés tels.

Premiers pas de danse entre sécurité et abandon, entre ce « juste essentiel » que je souhaite pour moi et cette voix de l'ego, fondée sur mes peurs, qui me pousse à prendre, à charger.

J'essaie d'éviter la lutte. De trouver un compromis raisonnable entre ma peur de manquer (et hop ! trois barres de céréales dans ma pochette ventrale en cas de coup de pompe !) et mon désir d’allègement. Nouveau pas de danse à inventer : me libérer du superflu passe par me dépouiller de mes peurs. Le processus ne peut pas s’inverser.

Le dernier week-end avant mon départ, je suis seule. Christian, mon conjoint, ne sera pas là pour me dire au revoir. Dans un premier temps, je trouve cela frustrant. Puis quelque chose s'enchante en moi. Comme si finalement cette opportunité d'être seule répondait mieux à un besoin de me connecter à cet aujourd'hui qui ne connaît rien de demain. Une espèce de transition qui permet à mes appréhensions de se manifester, à mes larmes de jaillir en toute tranquillité, de choisir leur moment ; ces larmes qui sont à l'image du temps gris et pluvieux et que j'ai l'impression que rien ne peut tarir. Mais que j'accepte.

Elles font partie, déjà, de cette part de moi qui ne veut rien se refuser.


Témoignage sur l'autoédition de Noëlle Louise


Après une première expérience très positive avec autres-talents, je leur ai confié l'impression de mon deuxième livre... Comme la première fois, j'en suis enchantée ! Le livre est beau et bien fini, les couleurs de la couverture conformes à l'original. Karim s\'est montré tout aussi disponible pour m'aider à aller au bout de la mise en page de ce projet, avec patience et une belle réactivité à répondre à mes mails ou appels. Merci !