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couverture du livre Fumées et Féeries écrit par Ebel Marc

Ebel Marc Fumées et Féeries

222 pages
11 x 18 cm
Style litteraire : Littéraire
Numéro ISBN : 978-2-9552820-0-7

11.00 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Fumées et Féeries


Fumées & féeries vous propose un voyage poétique dans un monde enchanté, où les créatures de l’imagination s’attaquent à la condition humaine. Tantôt dramatique, tantôt joyeux, le langage est décliné sous de nombreuses formes qui s’adaptent aux humeurs et aux images. Fourmillant de détails et d’histoires qui se décrochent d’un arbre d’illusions, Fumées & féeries a un début et une fin. Au cœur d’une salle de classe, au bord d’une route évitée, dans les bois oubliés sur les cartes, les châteaux, les ruines, les marécages, les cathédrales ; dans un tas de feuilles mortes, les phrases se délient pour rapprocher les cœurs.

Les influences étant nombreuses, de la littérature gothique au hip-hop, des maudits au post-rock, d’Edo, Chirico, Tarkovski et Peter pan, j’espère que ce recueil pourra sinon vous plaire, vous inspirer. Afin de prolonger l’expérience et vous remercier de votre curiosité, un dessin original vous sera envoyé pour tout achat du recueil.


Extrait du livre écrit par Ebel Marc


Feux de passage
 
Les cyprès se penchent comme la fumée sortant de ma bouche. Le châle citadin ne se voit qu'en dégradés. Les clochettes qui bordent l'unique route menant au château, — hanté par le sommeil, — prennent finalement les teintes qui se fanent. Les pas se suivent, les feux suivent les traits, le cri du caoutchouc file les heures tardives. Un spasme.


LE CHAT
 
Je suis le chat, qui pose sur ton sein ses pattes
De velours — superbe princesse de l’ennui !
Qui m’enlace toujours et quand tinte minuit,
Je descends les clochers afin que tu me grattes.
 
Funambule des toits pointus et des trottoirs
Sombres, je nargue le tout Paris nostalgique :
Le titi et le bedonnant phallocratique,
— Et la duchesse qui caresse mes poils noirs.
 
Je méprise au Luxembourg ceux qui se lavassent
Tandis que je me prélasse sous le soleil,
Tous les après-midi, où nul autre pareil
Ne sait voir comme moi les foules qui se tassent.
 
Fainéant, je trouve toujours de quoi manger,
Quand autrui ne me nourrit pas par gentillesse ;
— Jalousé quelquefois — j’amuse la vieillesse,
Sauf quand les coups de pieds viennent me démanger.
 
Les soirs glacés où je longe les quais de Seine
À pas feutrés, je viens me blottir contre toi.
Et ton plaisir me laisse poète et pantois !
Jouant de la musique pour mon cœur en veine.

 
LE CAMÉLÉONIEN
 
C'est assez facile pour le Caméléonien
De passer de la vipère à l'anguille
Du coq à l’âne teigneux
Du mouton vif au paresseux
Et du loup servile au beau lombric
Il aime
Ce grand amateur de carnaval
Passer de la poule à la chauve-souris
De la mouche au frelon
De la chrysalide à la cigale
Et du porc raffiné au paon d'hier
Mais à force de jeux d'ombres et de lumières
Cet original goûteur d'arsenic
Angoisse à l'idée d'une seule question
Serait-il sa propre contrefaçon ?

 
LE SAULE PLEUREUR
 
Le saule pleureur se rit des solstices
Même si le sol pluvieux plut au soleil
Plus que ses larmes qui battent le rythme
La clef du saule garance les anses neuves
Des brumes pastelles et des marais lava
Le saule pleure les heures qui passent en silence
Avec son nez grotesque de perroquet
Avec un air asiatico-médiéval touchant
Il pleure la grande fatigue
La grande fatigue
Abominable et sublime
Et préfère de loin à la discussion
Des gazes en nuages qui gâtent l'horizon
 

CLOCHETTE
 
Clochette ne songe plus au pays des rêves,
— Au fond de la cale, les barreaux froids sont d’or
— Elle peint une ambiance par un soir de trêves,
Lorsque son âme s’évapore de son corps.
 
Elle danse en blanche culotte !… Elle scintille,
Et souffle sur les bougies sans faire de vœux
L’hiver ; — les lucioles tanguent, son cœur frétille…
— Son sourire est une estampe entre ses cheveux.
 
L’exercice des révérences de façade
Fait pousser un crochet dans la main de Satan ;
Les larmes coulent sur ses deux joues, — en cascade,
— Et Clochette astique le pont du charlatan.
 
Pas de Pan, — ça dépend… — puisque la nuit est douce ;
Elle s’épuise à force de compter les jours
Tic — aube macabre, tac – en suçant son pouce…
Chaque seconde lui rappelle ses amours.
 
— À l’évidence, elle n’a pas choisi de naître,
Comme son anniversaire est un jour maudit,
— Les pirates chantent ! Ils aiment se repaître
De sanglots, — larmes que la bruine refroidit.
 
Quel désordre ! Le mal de mer est dû aux vagues
Qui font flancher son vol, — et que la clenche luit ;
— Qu’importe, est-il autre ? Crochet ? Ici-divaguent
Les espoirs absurdes qu’elle eut placés en lui.
 
Qu’est-ce que la fée attend de ces féeries ?
Qu’importe, puisque Peter Pan aime Wendy.
— La vodka provoque quelques étourderies,
Le crocodile pleure et tout a été dit.
 
— Un boulet de canon transperce les nuages,
Orage d’images — qui gronde à vingt-sept ans,
— Clochette s’amuse à peindre les paysages,
La lune déserte et les victoires d’antan.