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couverture du livre Resistance écrit par Jobard Jean-Baptiste

Jobard Jean-Baptiste Resistance

116 pages
Poche : 11 x 18 cm
sur papier 80 g bouffant ivoire
Style litteraire : Littéraire
Numéro ISBN : 978-2-35682-387-8

7.50 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Resistance


RÉSISTANCES (Combats ordinaires et extraordinaires, cinq nouvelles du front) est un court recueil qui rassemble cinq nouvelles.

La première histoire est celle de Marcello. Il a 24 ans et puis, le temps passe et au moment où les faits sont racontés sa trajectoire héroïque semble assombrie par ce qu'il advient.

La seconde commence par cette phrase : « il était une fois, une boussole qui n'avait jamais vu le Nord ».

Est contée ensuite, celle d'une momie qui revit la veille d'une grande histoire.

Et puis celle d'une envie d'en finir…

La dernière est racontée post-mortem.

Ces récits forment une mosaïque où, pour se venger le souffle de la vie plane sur la mort.


Extrait du livre écrit par Jobard Jean-Baptiste


POINT CARDINAL


Il était une fois, une boussole qui n’avait jamais vu le Nord. De toute sa petite vie de boussole, son aiguille n’avait encore jamais indiqué le grand N, celui qui était majestueusement gravé tout en haut du cercle de sa rose des vents. Jamais encore, même par les nuits les plus étoilées, sa flèche n’avait eu le bonheur de se ficher fièrement et de se planter, droite comme un I, en direction de l’astre qui, le premier, chaque nuit, luit dans les cieux : l’étoile du Nord. Celle-là même qui depuis si longtemps, depuis des siècles et des siècles avait été l’alliée des bergers pour les aider à retrouver leur chemin.

Plus le temps passait et plus notre boussole commençait à sérieusement s’inquiéter. Au hasard de ses pérégrinations, lorsqu’elle rencontrait d’autres boussoles, il lui arrivait de parler boulot, et alors, systématiquement, au cours de leur conversation, elle déviait le sujet vers le Nord pour que les autres lui en parlent. Immanquablement, elle avait l’occasion de vérifier que les autres marquaient le Nord sans aucun embarras ni aucune hésitation et que, pour elles, cela faisait tellement partie des fondamentaux du travail de boussole qu’il ne leur serait même pas venu à l’esprit que l’une d’entre elles pu avoir ce handicap. Ainsi, la petite boussole
n’avait encore jamais parlé de son problème à quiconque et s’arrangeait toujours pour qu’on
ne le remarquât pas.

Un jour, elle eut l’occasion –elle en rêvait depuis longtemps- d’embarquer sur un magnifique bateau pour une traversée au long cours. Elle eut beaucoup de chance car ce navire qui était amarré au Havre, devait aller en Amérique. Il lui suffisait donc pour remplir son rôle de boussole, d’indiquer vaillamment la direction de l’Ouest. Et ce grand vaisseau, chargé de passagers et de marchandises, parti un beau matin pour franchir l’Atlantique.