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couverture du livre Dans l'ombre des autres écrit par Rémissaire V.

Rémissaire V. Dans l'ombre des autres

140 pages
13.5 x 19 cm
Style litteraire : Roman
Numéro ISBN : 978-2-35682-304-5

16.50 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Dans l'ombre des autres


C’est le combat d’une jeune fille de couleur qui vit depuis son plus jeune âge dans l’ombre de la société à cause d’une malformation de son visage. Elle subit année après année l’humiliation de tous ceux qui croisent sa route, et finit par sombrer dans la déprime entraînant ses parents dans sa détresse.

Rongée par la souffrance de sa fille, sa mère succombe quelques années plus tard à un cancer alors que son père lui périt dans un incendie après avoir basculé dans la folie. Orpheline, elle est placée dans une famille d’accueil d’où elle s’enfuira avant de se retrouver à l’hôpital, prisonnière d’une maladie chronique. Désespérée, elle décide de s’en aller pour vivre ses rêves les plus fous en compagnie d’une adolescente qu’elle rencontre sur place et qui vit le même enfer.

Toutes les deux connaîtront la misère des rues avant de rencontrer Lucas, un jeune homme qui les en sortira. Cette rencontre va bouleverser le reste de sa vie ainsi que ce qu’elle croyait être son passé, suite à d’étranges révélations.


Extrait du livre écrit par Rémissaire V.


« Que de tristesse et de mots qui blessent, de malhonnêtes qui cachent les plus honnêtes. Que de paroles immuables qui poussent au désespoir, de vilaines pensées qui attristent et obligent à se cacher dans l’ombre des autres. Que de paroles qui vous détruisent et vous terrent jusqu’à paraître invisible et ne plus être vue. ». Je venais de lire ces quelques lignes qui résumaient une partie de ma vie où tout pour moi n’était que souffrance, où je vivais dans une bulle à l’abri des autres, loin de leurs regards qui semblaient en dire beaucoup. Je n’arrivais pas à me faire une place où j’aurais pu vivre sans avoir peur d’eux et de leurs préjugés. Mais grâce à Dieu avec le temps tout a changé, de nouvelles portes se sont ouvertes à moi et j’ai pu prendre sur la vie une revanche et enfin trouver le bonheur qui m’avait tant fait défaut.

Toute petite à l’école, je subissais déjà des humiliations, c’était moi, rien que moi, la fille à la peau de couleur et au visage déformé. Tous les regards étaient braqués sur moi, certains animés de pitié, d’autres de mépris. Je ne pouvais pas faire un pas sans entendre leurs ricanements, je n’avais aucun répit. Dans la cour de l’école, je me retrouvais seule sans personne à qui parler, sans personne avec qui partager des moments de plaisir. À l’abri des regards, les enfants s’amusaient à me jeter des graines en poussant des cris d’animaux, c’était dégradant mais pour eux ce n’était qu’un jeu, un jeu qui semblait les amuser. En classe, quand la maîtresse avait sans que je ne sache d’où ils venaient. Malgré les punitions infligées à ceux qui étaient pris sur le fait, rien ne semblait en mesure d’empêcher les autres de continuer. Le matin ma mère m’accompagnait à l’école et venait me chercher à la sortie pour éviter autour de moi des attroupements.

Quand elle ne pouvait pas être là, des moqueries interminables et des cris d’horreur retentissaient autour de moi comme un écho. Partout où je passais, je sentais sur moi leurs yeux malsains qui me déshabillaient jusqu’à me mettre mal à l’aise. Je marchais alors d’un pas accéléré jusqu’à la maison, en gardant la tête baissée pour éviter d’avoir à croiser leurs regards. Les journées passaient comme un éternel refrain, sans que rien de tout ça ne change. Mes jours de repos, de peur de me faire harceler, je ne sortais pas de la maison. Je vivais cloîtrée chez moi avec mon père et ma mère quand ils ne travaillaient pas. De ma fenêtre, je regardais s’amuser les enfants sans pouvoir y être, ça me déchirait le cœur. Pourquoi n’y avais-je pas droit moi aussi. Alors je demandais au Seigneur pourquoi est-ce qu’il m’avait fait aussi différente, pourquoi n’étais-je pas comme tous les autres, mais je n’avais aucune réponse. Quand je posais la question à ma mère, elle me répondait que c’était la volonté de Dieu.