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couverture du livre Le psychisme : comment il se structure, comment il se soigne écrit par Godin Stéphane

Godin Stéphane Le psychisme : comment il se structure, comment il se soigne

76 pages
110 x 180 mm
Style litteraire : Art de vivre
Numéro ISBN : 978-2-35682-605-3
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17.46 € TTC

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Présentation de Godin Stéphane
éditeur de Le psychisme : comment il se structure, comment il se soigne


Stéphane Godin est Psychologue praticien. Il a déjà publié plusieurs ouvrages de fiction. Pour plus d'information, rendez-vous sur son site.

Présentation de Le psychisme : comment il se structure, comment il se soigne


C'est la boucle "action sur l'environnement, rétroaction de l'environnement sur nous" qui structure notre psychisme.


Extrait du livre écrit par Godin Stéphane


A) Ce qui structure notre psychisme, c’est la réponse de l’environnement à nos actions.

Dans la boucle « action sur l’environnement, rétroaction de l’environnement sur nous », qui structure le psychisme, le premier pôle à étudier est celui de notre personne, car c’est de là que proviennent nos actions.

I. Éléments principaux de notre personne qui entrent en jeu dans cette structuration :

1) L’instinct de survie : Nos actions visent en tout premier lieu à assurer notre survie. Lorsqu’elles remplissent cette fonction, nous en tirons un sentiment de satisfaction ou de soulagement. (Il en est de même pour l’instinct de conservation, qui inclut l’instinct de survie et la procréation, cette dernière ne se construisant qu’à la condition que l’instinct de survie soit déjà réalisé. C’est pour cela qu’il n’en sera pas question ici, excepté au travers du plaisir qu’il procure.)

À l’inverse, lorsque nos actions échouent, cet échec génère soit de la colère, qui est un sursaut d’énergie destiné à surmonter les obstacles, soit un mouvement de fuite, qui consiste à nous extraire d’un environnement défavorable, soit un état de prostration. Lorsque ni la force ni la fuite ne sont possibles ou efficaces, alors apparaît une souffrance intérieure que l’on nomme souffrance psychique. Cette souffrance est une souffrance existentielle, c’est-à-dire une souffrance qui résulte de la perspective de voir sa propre existence anéantie. La souffrance psychique, fondamentalement, apparaît lorsque l’adaptation commandée par l’instinct de survie génère une crainte concernant cette survie même, ou lorsqu’apparaît la perspective d’une souffrance physique. Dans les deux cas l’instinct de survie entre en contradiction avec lui-même, puisque la souffrance physique signale une menace au bon fonctionnement du corps, et, donc, à sa capacité de survivre.

La souffrance psychique, lorsqu’elle est ponctuelle, est sans conséquence et conduit à une adaptation de l’action. C’est lorsqu’elle dépasse le ponctuel et qu’elle se fige en habitude qu’elle devient pathologie psychique. La tendance du fonctionnement psychique à se figer en habitude, c’est l’inertie psychique, ou structure psychique. L’inertie psychique est due au fait que l’être humain, mû par l’instinct de survie, essaye de s’adapter à son environnement en mettant en place des automatismes d’actions aussi appropriés que possibles. Or l’automatisme est une inertie.

L’automatisme de l’habitude est dû à un impératif d’économie des efforts, lui-même dicté par l’instinct de survie (le moins on dépense d’énergie, le plus on a de chance de survivre), ce qui équivaut à un impératif d’efficacité, car l’automatisme est un « prêt à l’emploi ». Cet automatisme est malgré tout sans cesse régulé, affiné, pour correspondre au mieux à l’environnement qu’il trouve. C’est donc l’environnement qui structure notre psychisme. Plus précisément, la structure psychique représente l’adaptation la plus efficace possible à l’environnement, figée en habitude. Notons ici une contradiction entre un principe d’économie qui génère des habitudes, et un environnement sans cesse changeant qui commande des adaptations permanentes.

L’incapacité de notre psychisme à s’adapter, avec de la souffrance à la clé, c’est justement la pathologie psychique. La pathologie psychique est donc un mode de fonctionnement, une structure, qui occasionne une souffrance intérieure répétée, et qui est, à ce titre, un mode de fonctionnement inadapté. Inversement, on peut dire que la souffrance psychique est une réaction normale à un environnement anormal, dans le sens où celui-ci ne correspond plus à ce qui était attendu, ou prévu par le fonctionnement du psychisme. Cette souffrance peut prendre de multiples formes. Une des plus fréquentes est la dépression où l’action, vécue comme inutile (il n’y a rien à faire), induit un sentiment de fatalité. Ainsi, c’est en fonction de l’environnement (et de l’instinct de survie) que notre psychisme se structure, soit sur un mode de confiance et de plénitude, soit sur un mode pathologique de dépression et d’angoisse. Or, cette structure n’est jamais totalement figée, ce qui veut dire que nous pouvons agir sur la souffrance psychique. Pour voir comment cela est possible, nous allons tout d’abord étudier les mécanismes à l’œuvre dans la structuration du psychisme, en commençant par les sensations.


2) Les sensations du corps et de l’esprit : L’environnement a un effet structurant sur nous parce qu’il influence nos sensations, et ce d’une façon qui nous est propre. En effet, notre évaluation des événements n’est pas la même selon que nous en tirons du plaisir ou de la souffrance, selon que ces événements se répètent ou pas, et selon leur intensité : il y a une part d’interprétation dans notre évaluation de l’environnement. Cette interprétation est modelée par un certain nombre de biais psychologiques, par la façon que nous avons de réfléchir et d’agir sur le monde. Les sensations En effet, les « sensations » jouent un rôle capital dans la structuration de notre psychisme, parce qu’elles nous permettent d’évaluer à la fois nos actes et leur résultat selon un axe plaisir ou souffrance. Sans les sensations, tout serait indifférencié et aucune structure psychique ne pourrait exister. On peut avancer que les sensations s’appliquent au corps, et les sentiments au psychisme, l’émotion étant quant à elle une mobilisation forte (quasi) simultanée du corps et du psychisme. Ces trois termes peuvent se regrouper sous le terme générique de « sensations » dans la mesure où toutes trois sont effectivement ressenties. (Le psychisme est capable d’autres sensations que les sentiments, comme les images mentales, par exemple. Les sentiments, quant à eux, peuvent être définis comme étant l’intériorisation du lien de dépendance à autrui.) Les sensations se déclinent entre deux pôles, la souffrance et le plaisir. Les sensations s’appliquent tant au niveau de la perception de notre propre corps qu’au niveau de l’environnement extérieur.

La souffrance La souffrance du corps apparaît lorsqu’une certaine destruction s’exerce sur lui, ou s’apprête à s’exercer sur lui. La souffrance est le signal d’alerte que le corps envoie pour signaler que son intégrité, et, donc, son bon fonctionnement, sont menacés ou effectivement atteints. La souffrance représente l’instinct de survie incarné dans le fonctionnement même du corps. Comme nous l’éprouvons (quasiment) tous, une blessure engendre de la souffrance, car elle signale qu’une partie du corps a été détruite, et que son bon fonctionnement n’est donc plus pleinement assuré. Dans le cas bénin d’un pincement, la douleur signale une menace, même si le corps n’est pas effectivement détruit. Dans d’autres cas, le corps ne signale pas que sa pérennité est atteinte, comme pour certains cancers où la douleur n’apparaît que tardivement. Notons que la souffrance peut également résulter d’un manque que le corps ressent à cause d’une addiction. Là, le manque de plaisir correspond à une souffrance.

En ce qui concerne le psychisme, la souffrance se produit lorsque nous nous sentons menacés dans notre existence ou lorsque la perspective d’une souffrance physique apparaît (sauf dans des cas très particuliers de perversions où la souffrance est associée à du plaisir). Dans les cas d’addiction, le manque de plaisir peut être aussi, comme pour le corps, déclencheur de souffrance. L’absence de plaisir est alors vécue par le psychisme comme une menace existentielle, car le corps est physiquement en manque. On voit que le psychisme se représente le corps et les sensations par rapport à l’environnement, et qu’il articule les deux à travers une chaîne d’associations mémorielles et logiques (réflexion). On dira donc que le psychisme est le représentant du corps vis-à-vis du monde.

Le plaisir Le plaisir psychique se produit lorsque notre survie est renforcée ou qu’un plaisir physique est envisagé. Les plaisirs physiques se déclinent selon l’axe des cinq sens et des propriétés proprioceptives. Nous n’entrerons pas dans le détail des plaisirs des sens. Mais en ce qui concerne le goût, il suffit de mentionner que, par exemple, le sucre est, pour la plupart des gens, une sensation agréable et l’on peut relier ce plaisir au fait qu’il apporte au corps des ressources essentielles. D’une façon générale, le plaisir est le signe d’une perpétuation du corps, soit dans le sens de sa survie, soit dans le sens de sa procréation.

Sensations et environnement En ce qui concerne les sensations, on peut dire qu’elles sont passives, c’est-à-dire qu’elles résultent exclusivement d’« actions » qui les stimulent, que celles-ci soient extérieures à nous, ou intérieures. Par exemple, l’action de faire du sport peut résulter en un certain plaisir physique, et, donc, psychique. Le parfum des fleurs est une action de l’environnement sur nos sens qui le perçoivent. L’action de réfléchir est une action intérieure : il existe de fait des actions qui sont destinées à notre intériorité, à notre psychisme, et qui résultent en plaisir ou souffrance pour celui-ci. Comprendre quelque chose par exemple peut donner du plaisir dans la mesure où cette compréhension va dans le sens de la survie ou d’une perspective de plaisir.

On peut avancer que la vie n’est qu’émulation des sens, que l’existence n’est que sensations, parce qu’elle ne se produit que lorsque nos sensations sont stimulées par l’action de l’environnement sur nous (même si cet environnement peut être notre corps ou notre psychisme). Lorsque nous agissons, c’est pour recevoir en retour une sensation.

De même le psychisme a une tendance à se stimuler lui-même pour se sentir vivant, dans la droite ligne de l’instinct de survie qui consiste à agir pour survivre. Sous l’angle de la sensation, le psychisme tend donc à rechercher une stimulation, une intensité. Il est à noter que les sensations n’apparaissent que lorsqu’il y a un stimulus, c’est-à-dire une modification de l’environnement qui soit suffisamment forte pour être perceptible. À ce titre, l’environnement est le médiateur de notre existence.



C’est un des faits qui caractérise le psychisme que celui de se prendre lui-même pour objet, comme but de sa propre action.