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couverture du livre Heureux comme un cochon dans la merde écrit par Fred de Fred

Fred de Fred Heureux comme un cochon dans la merde

160 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 80 g bouffant ivoire
Style litteraire : Autres
Numéro ISBN : 978-2-7466-9997-7

12.00 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Heureux comme un cochon dans la merde


L’humain n’existe pas encore. Homme ou femme, tous nous le portons dans notre ventre, dès qu’on fait l’amour avec la vie, mais jusqu’à aujourd’hui tant les faits historiques que les faits divers démontrent qu’on a toujours préféré avorter que se responsabiliser.

Pourtant rien ne peut le remplacer durablement ni l’argent, ni un maître, ni quelque drogue que ce soit, religieuse, politique ou chimique. Cette réflexion sur l'enfance, l'amour, la religion et l'argent est suivie d'une suite de divertissement érotique et ludique.


Extrait du livre écrit par Fred de Fred


Extrait N° 1 :

Il faut redonner un sens propre au mot « humain », le sortir de la fange monétaire qui nous fait perdre confiance en lui. Il est plein de passion fumante comme du vin chaud, prêt à réchauffer le cœur de tous les hommes. Ce mot, il faut l'aimer comme personne, d'une faim dévorante. J’ai mal de ne rien faire, de me contenter de passer le temps, de le prendre avec « philosophie », d’être raisonnable, alors que ce mot est mille fois bafoué, violé. Voilà la seule chose à faire pour prouver qu'on est un homme, un vrai, qu'on soit un bipède mâle ou femelle. Tous les sports de l'extrême, toutes les marques de virilité au lit, au volant ou au travail, ne remplaceront jamais le profond sentiment de liberté que procure le plaisir d'être soi, d'être l'autre, d'enfanter tous ensemble l'être humain. Nous n'avons pas besoin des droits de l'homme, de la femme, de l'enfant, de l'animal, de l'environnement mais d'une conscience du vivant, capable de répandre sa lumière sur le monde. Le monde est riche de compétences, d'ingéniosités et de générosités, pas des réserves d'or dans les banques. Le monde a juste besoin d'une spiritualité sans religion d'aucune sorte, qu'elle soit divine, utilitariste ou citoyenne.

On peut m'opposer que je suis un utopiste, un idéaliste. L'utopie est justement de croire que ce monde peut continuer comme ça et toutes les lamentations fatalistes, les archaïques convictions de chapelles militantes ou la schizophrénique et pathétique obsession des clivages n'y changeront rien, j'ai raison. Si l'on veut mettre fin à la misère sous toutes ses formes, il faut cesser de dénoncer le manque d'argent, sa mauvaise distribution, l'argent spéculation, ou invoquer l'argent citoyen, mais dénoncer l'argent comme idée du monde qui aliène l'humanité tout entière. L'effacer à jamais de notre esprit et de notre cœur, c'est mettre fin à toutes les formes d'exploitation des hommes, des femmes, des enfants, des animaux. « Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. » (Sir Josiah Stamp, directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941).


Extrait N° 2 :

Une fille se refait les lèvres, je la regarde et chacun de ses gestes tournent au ralenti. Son rouge à lèvres rose bonbon fait ressortir sa bouche pulpeuse, soulignée par une fine pellicule brillante et humide qui pourrait faire penser à une couche de sperme, passée, délicatement, avec un pinceau en poils d'écureuil. L'effet me rappelle les pin-up aux gros seins dans les films de Russ Meyer. Devant moi, de grandes colonnes pourpres sur lesquelles repose un écran géant signalant les départs et les arrivées. Encore trois heures d'attente. Mes yeux frôlent son regard. J'ai le sexe en feu. Je me concentre sur les longs couloirs, bordés de chaque côté par des lounge bar et des gift shop…

Stand by.

Ma pensée décolle. La fille me regarde, sourit. Je m'approche, m'assieds tout près d'elle. Avec naturel, elle me montre ses lèvres et demande si j'aime comme elle se maquille. Feignant de réfléchir, j'effleure sa commissure rieuse avec mon index, comme pour donner le dernier coup de pinceau au chef-d'œuvre de provocation que suscite son orifice buccal. Sa langue saisit mon doigt, sa bouche l'absorbe, taquine, ses yeux m'invitent. J'aspire une bonne bouffée d’air conditionné.

Son visage ridé trahit un âge certain, mais ses jambes et ses cuisses évoquent le printemps de la vie. On se lève. Elle se dresse sur ses talons à aiguilles, longs bas noirs, chemisier, boucles d’oreilles, une alliance. Je devine un porte-jarretelles, son corps caressé jusqu'à mi-cuisses par une robe de velours noir la moulant parfaitement… Je suis sûr qu'elle n'a pas de culotte. Je la suis jusqu'aux toilettes. Bien que n'y ayant pas vraiment prêté attention, il me semble que personne ne nous a remarqués, à part, peut-être, trois quatre voyeurs qui,

derrière leurs Ray Ban, doivent sauvagement se palucher les méninges pendant que leurs épouses font la queue au Starbuck. Toujours aussi souriante, et d'une incroyable assurance avec l'instant présent, elle plonge dans mon regard tétanisé de plaisir et finit par m'étourdir complètement en lâchant d'une voix confiante : « ma bouche est prête ».