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couverture du livre Mes années Darnet écrit par Lebaron Jean-Paul

Lebaron Jean-Paul Mes années Darnet

112 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 80 g offset
Style litteraire : Contemporain
Numéro ISBN : 978-2-35682-263-5

16.00 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Lebaron Jean-Paul
éditeur de Mes années Darnet


Jean-Paul Lebaron est né en 1943. Il a enseigné en collège dès l’âge de 20 ans à sa sortie d’une classe d’hypokhâgne et avec pour bagage un certificat d’études littéraires générales.

En 1977 il est nommé en tant que PEGC “Lettres-Histoire” au collège de la cité scolaire Darnet à Saint Yrieix la Perche en Limousin. Cette localité il la connaît bien, ses parents y ayant exercé la profession d’instituteurs.

Présentation de Mes années Darnet


Les professeurs de collège que l’on appelle PEGC sont aujourd’hui en voie de disparition. Le livre raconte les déboires et les sujets de satisfaction d’un PEGC avant et après la mise en extinction de ce corps d’enseignant (période 1977-2002). Les bons moments parfois cocasses ont en effet côtoyé les moins bons.

Les souvenirs liés à la profession constituent le sujet principal de l’ouvrage mais quelques anecdotes concernent la vie extrascolaire de l’auteur.

En postface Raymond Chadelaud nous fait revivre les débuts de la SEGPA qui fut rattachée au collège et dont il fut le premier directeur.


Extrait du livre écrit par Lebaron Jean-Paul


Prérentrée 1977


Les vacances sont finies, c’est jour de pré-rentrée.

Ce matin de septembre de l’année 1977, je quitte l’ancienne caserne de Saint-Yrieix où j’ai passé ma
jeunesse. Désormais nous y occupons, mon épouse et moi, un logement de fonction. Je me dirige, non sans appréhension, vers le 27 de l’avenue de Périgueux. J’ai à mon bord un collègue, Charles, mon voisin de palier.

Il est en fin de carrière et donc plus âgé et plus expérimenté que moi. C’est un habitué de la cité scolaire. Il connaît l’atmosphère qui y règne. Les propos qu’il me tient ne sont pas rassurants.

- Les classes sont particulièrement chargées cette année, me dit-il, ça va te changer de ton petit collège de campagne.

- J’espère ne pas avoir trop d’élèves perturbateurs.

- Nos conseillers d’éducation seront là pour te prêter main-forte. Avec Proust, Tabaraud et Madame
Barrière, tu n’as pas à te faire de souci. Par contre, ne t’attends pas à des merveilles en ce qui concerne le niveau de tes classes. Comme moi, tu es PEGC 1 et les PEGC ne sont pas toujours bien servis. Ils ont rarement droit au-dessus du panier. Aux certifiés les « bonnes » classes, aux PEGC les « moins bonnes », aux instituteurs spécialisés les classes de transition.

- Je sais, c’est ce qu’on appelle les filières. Mais dis-moi, que penses-tu du proviseur ? J’ai entendu dire qu’il n’était pas facile.

- Son prédécesseur, c’était Richelieu, lui, c’est Mazarin. C’est un rusé. Il ne tardera pas à aller t’inspecter avant de te remettre ta note administrative. Il n’aime pas les responsables syndicaux. Il sait déjà, j’en suis persuadé, que tu fais partie du conseil syndical départemental du SNIPEGC (Syndicat national des instituteurs et des PEGC).

- Le proviseur de l’établissement nous inspecte ?

Première nouvelle.

- La plupart des proviseurs n’usent pas de ce droit.

Notre Vion-Dury, quant à lui, ne s’en prive pas. Il ne te fera pas de remarques pédagogiques, ce n’est pas de son ressort. Par contre, il s’intéressera tout particulièrement à ta ponctualité, à la tenue du cahier de textes de tes classes. Je te conseille de bien le tenir à jour. Ce qui l’intéresse aussi, c’est le comportement du professeur face aux élèves. Gare à celui qui manque d’autorité ! Je ne pense pas que ce soit ton cas.

Charles et moi traversons la vaste cour de l’établissement où grouilleront demain un grand nombre
d’élèves, petits et grands, dont certains — les nouveaux

- éprouveront à n’en point douter les sentiments que j’éprouve aujourd’hui. Je découvre la salle des professeurs.

Elle est bondée. Je me sens étranger au milieu universitaire. Par la suite, les instituteurs spécialisés qui enseignaient dans les classes de transition ont été intégrés à ce corps.

de cette multitude sonore. Se côtoient là les professeurs du lycée d’enseignement général, ceux du lycée technique et ceux du collège. Les retrouvailles sont joyeuses. On se regroupe par affinité et l’on évoque les vacances passées. Les anciens des cours complémentaires de la caserne sont là au milieu de la cohue. J’aperçois Bernard Platon, un ancien proche voisin de mes parents. Hubert Hamot me lance ses encouragements :

- Alors, jeune Lebaron, prêt à en découdre avec nos fauves ?

Et puis, arrive l’heure des consignes et de la remise des emplois du temps. Nous sommes regroupés dans la plus vaste salle de l’établissement. Les nouveaux professeurs sont présentés aux anciens, les résultats des examens de l’année passée sont proclamés : ils sont bons, voire très bons. L’établissement n’usurpe pas sa réputation. Les emplois du temps sont ensuite distribués.