Vous êtes ici : > > > Miel de schiste
couverture du livre Miel de schiste écrit par Canterelles Edouard

Canterelles Edouard Miel de schiste

252 pages
14 x 21.5 cm
sur papier 80 g bouffant ivoire
Style litteraire : Humour
Numéro ISBN : 978-2-35682-585-8

14.00 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

Commander ce livre
maintenant

Présentation de Miel de schiste


Le milliardaire Ernest Antoine Peillière de Lacorde, magnat de la finance et de l'industrie, mêle parfois affaires et sentiments.

Lorsqu'il propose à sa maîtresse de le retrouver aux Canaries, lieu de prospection de sa compagnie d'hydrocarbures s'activant également en Ardèche, il ne se doute pas que ses projets industriels et amoureux vont être contrecarrés.

Un groupe de farceurs déterminés, composé de guaraperos de La Gomera, de leurs amis et d'un ex-policier français, va lui faire regretter de ne pas avoir choisi une autre destination.


Extrait du livre écrit par Canterelles Edouard


Angel coupa le micro et observa durant quelques instants le prisonnier sur l'écran de contrôle. Il eut une mine de dégoût. Il éteignit le moniteur puis quitta le bureau et rejoignit la partie salon de la vaste pièce principale.

Comment va le grand Ernest ?

— Toujours très exigeant, toujours tête à claques, tonton. Il veut un lit, répondit Angel s'affalant dans l'un des fauteuils, près de son interlocuteur installé sur un large canapé.

— Je m’en occuperai tout à l’heure ou demain. Mais arrête de m'appeler tonton, petit con.

— D'accord papa.

— Ni papa !

— Et papa-tonton ?

— Qu'il est con ce jeune… En fait, t'es peut-être pas mon fils.

— Ah bon, alors c'est lui mon père ? dit Angel, désignant du menton l'homme étendu sur un divan face à tonton. C'est sûr ?

— Tu le sais bien qu'on le sait pas, ta mère a toujours dit qu'elle ne le savait pas non plus et que ça n'avait pas d'importance ! On te l'a répété cinquante fois ! Alors tu nous appelles par nos prénoms, lui c'est Nestor et moi Émiliano. Et tu te gardes tes "tontons" dans ton caleçon !

    Ce que je sais c'est que tous les deux vous n'avez pas été capables de lui faire cracher la vérité ni de la retenir quand elle est allée faire sa révolution en Amé-rique latine. Elle doit être morte depuis le temps ! Et moi, je ne saurai jamais qui est mon père !

    On ne sait pas, voilà. Alors, à ce sujet-là, pourquoi tu ne la boucles pas, pourquoi tu n'arrêtes pas de nous rabâcher la question ? dit Émiliano, prenant la voix du roi d'Espagne.

    Arrête tes imitations, c'est pas le moment ! J'ai envie de savoir, j'ai pas envie de rigoler !

    C'est vrai que t'es un peu mule, fit Nestor relevant la tête. Elle disait qu'elle ne savait pas et je le crois. On était tout le temps ensemble tous les trois, du matin au soir en passant par la nuit, alors... Et puis, en supposant qu’elle ait menti, la Céline, quand elle a décidé de partir, on allait quand même pas la séquestrer et la torturer !

    Céline ? Quelle Céline ? Vous avez toujours parlé de Celia !

    Celia, Céline, c’est pareil. En arrivant ici ta mère a changé d’identité. Elle était française, recherchée par la police...

    Oui je sais, je sais. Ça vous me l’avez dit et redit ! À quinze ans elle montait des barricades en Mai 68 à Paris, à dix-huit ans elle posait des bombes avec le Mouvement du 2 juin à Berlin, à vingt ans elle braquait des banques avec le MIL à Barcelone, à vingt-cinq ans elle incendiait des cars de pèlerins à Lourdes avec les GARI, et à trente ans elle débarquait à La Gomera. Elle décidait d’y faire une pause après avoir rencontré deux frères, tout jeunes éleveurs de palmiers à miel, deux guaraperos déjà fornicateurs effrénés même pas foutus de savoir lequel est mon père !

    ...Finalement, y'a peut-être eu deux spermatozoïdes qui ont refusé la compétition et se sont faufilés l'un juste derrière l'autre. D'ailleurs, c'est très rare mais c'est arrivé. Ça a donné une sorte de jumeaux. Et puis, il y a cette étude sur des singes amazon...

    Bien sûr, l'interrompit Angel en ricanant. Et l'ovaire, au bord de l'évanouissement, succombant au charme des intenses caresses de vos sexes égalitaires, les a laissé passer tous les deux !

    Oh qu'il est con ! Tu comprends ce qu'il te dit, là ? s'emporta Émiliano.

    Oui, je comprends qu'au lieu de nous bassiner avec ses délires sur la sexualité animale il ferait bien de

revoir ses cours sur la fécondation humaine. Ça je le comprends, oui. Pour le reste…

    Non tu comprends pas ! Il vient de te le dire, que ça peut se produire chez les humains ! Seulement dans ton cas, on n'a eu qu'un exemplaire. Et heureusement, parce que sinon on aurait deux débiles au lieu d'un. D'un autre côté, en arrivant tout seul t'as embarqué les tares de l'autre. C'est pour ça que c'est pénible, parce qu'en fait t'es doublement con !