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couverture du livre Au bois d'Ailly écrit par Lepage Marc

Lepage Marc Au bois d'Ailly

72 pages
Poche : 11 x 18 cm
sur papier 80 g offset
Style litteraire : Littéraire
Numéro ISBN : 978-2-9541155-4-2
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20.69 € TTC

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éditeur de Au bois d'Ailly


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Présentation de Au bois d'Ailly


La grande guerre vient tout juste de se finir. Les traces qu'elle laisse dans les cœurs sont si profondes... Tous les hommes du village de Barizey sont morts dans les tranchées.

Par contre, tous ceux du village voisin, Saint Denis de Vaux, sont revenus vivants.

De penser qu'ils sont des lâches ?

Il n'y a qu'un pas que les femmes de Barizey ne s'empêchent pas de faire.

Mais qu'en est-il vraiment ?

Que s'est-il passé au bois d'Ailly ?

Les petites histoires font l'Histoire...


Extrait du livre écrit par Lepage Marc


Scène 1

Le jour n'est pas encore levé, mais on entend déjà un coq chanter. Un homme dont le visage recouvert d'un gros bandage marche sans but apparent. Il finit par s'asseoir. Albertine, sa femme, arrive un peu affolée. L'homme ne peut pas parler, il répond par des mouvements de tête et des haussements d'épaules.

Albertine     - René ! Qu'est-ce que tu fais là ? … Tu es debout depuis quand ? … T'as pas pu dormir ?... T'as mal ? … Je vais aller te préparer ta soupe. Viens, il faut que tu manges... René, tu peux pas te laisser aller. Ça fait une semaine maintenant que la guerre est finie et t'es vivant. Il montre son visage détruit. Je m'en fiche moi de ça. Je suis là, je vais t'aider, je suis là. J'ai besoin de toi. Tout le village a besoin de toi, tu sais bien que t'es le seul qu'est revenu, on a besoin de toi... Tu la trouveras la force. Ça va aller.

Ça va aller.

Elle le prend dans ses bras. On entend un râle qui provient de derrière un buisson.

Albertine     - Qu'est-ce que c'est ? Ste Marie mère de Dieu. C'est la Bardon. Elle est encore cuite comme un sapeur ! Elle a passé la nuit dehors ? Elle est gelée, René aide-moi. Il ne bouge pas. René bon Dieu, aide-moi, j'arrive pas à la soulever. René ! René, on peut pas la laisser là, faut l'aider. René !

Lisette     - De loin. Qu'est-ce qu'il se passe ?

René entendant la voix de Lisette, se lève et s'en va.

Albertine     - René ! Bon Dieu !

Lisette     - Mais qu'est-ce que tu fais par … Oh Seigneur, elle est … ?

Albertine     - Non, juste elle est bourrée, mais je crois qu'elle est restée dehors tout la nuit. Aide-moi à la porter chez moi.

Lisette     - A la maison, c'est plus près. Elle doit peser son poids ! Elles la soulèvent.

Albertine     - Ça tu l'as dit !

La Bardon     - Foutez-moi la paix !

Lisette     - T'es pas en état de dire quoi que ce soit, laisse-toi faire, ça vaudra mieux.

La Bardon     - Qu'est-ce qui vaut mieux ? Que je crève ici ou là-bas ?

Albertine     - Tais-toi on te dit, tu vas réveiller tout le village.

La Bardon     - Ça voudra dire qu'il est vivant lui, le village. C'est pas le cas de tout le monde ! Hein ?
 
Lisette     - On sait, on sait, allez bon sang, avance un peu.

La Bardon     - C'est moi ou il fait froid ?

Albertine     - T'as passé la nuit dehors on dirait. Viens te réchauffer.

La Bardon     - Jamais j'me réchrauffrai !

Lisette     - Mais c'est pas vrai une tête de mule pareille !

La Bardon     - A boire, j'ai soif.

Lisette     - Ça m'étonnerait, tu dois être encore pleine comme une barrique. Tu vas manger un peu. J'ai un reste qui ira très bien.

Albertine     - Ça va te faire du bien.

La Bardon     - Ce qui me ferait du bien, c'est un bon coup de gnôle !

Lisette     - Tais-toi. Elles sortent.