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couverture du livre L'Épilogue Andalou de Mahmoud Darwich écrit par Hammo Raba

Hammo Raba L'Épilogue Andalou de Mahmoud Darwich

260 pages
14.8 x 21 cm
Style litteraire : Littéraire
Numéro ISBN : 979-10-90193-00-0

21.50 € TTC

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Présentation de Hammo Raba
éditeur de L'Épilogue Andalou de Mahmoud Darwich


Raba HAMMO est née en 1972 à Damas, elle est toutefois Palestinienne, Docteur de l’Université de la Sorbonne Nouvelle en littérature arabe moderne et elle enseignd à L'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).

Présentation de L'Épilogue Andalou de Mahmoud Darwich


Ce livre analyse les « Onze astres » recueil du poète palestinien Mahmoud Darwich et d’y étudier l’importance de la notion d’altérité et d’identité et qui s’en dégage.

De la chute de Grenade en 1492, suivis par la « Catastrophe » la (Nakba) palestinienne en 1948 et se terminent par la deuxième guerre du Golfe et l'accord de paix entre Israël et l'OLP en 1991.


Extrait du livre écrit par Hammo Raba


ONZE ASTRES SUR L'ÉPILOGUE ANDALOU

Onze poèmes sur la chute de Grenade : un regard sur l'avenir de la Palestine.

Au siège de l'Unesco à Paris, le 27 novembre 1992, à l'occasion de la « journée internationale pour la solidarité avec le peuple palestinien », Mahmoud Darwich a présenté pour la première fois son long poème : Onze astres sur l'épilogue andalou. Edward Saïd, dans un article publié en 19951, évoque les circonstances très particulières dans lesquelles ce long poème a été conçu : il a été écrit et publié après le premier voyage de Mahmoud Darwich en Espagne, à l'occasion du 500e anniversaire de la prise de Grenade par les Rois catholiques et peu de temps après la participation de l'OLP à la conférence de Madrid en 1991. Ce sont donc des circonstances très chargées politiquement.

Dans ce long poème, Darwich prend l’histoire comme la base profonde de sa réflexion. Ce choix peut se justifier par deux raisons : d’une part, il s’agit de relater les derniers actes historiques d'un anti-héros, qui exprime la signification du « moi arabe » lors de sa reddition d'Espagne ; d’autre part, ce drame pose le problème du double visage, celui de l'Andalousie et de la Palestine, en les associant à d’autres tragédies humaines dans l'histoire. Le rapport entre l'histoire et la poésie est très étroit. Le philosophe allemand Martin Heidegger apprécie la valeur de la poésie quand elle est au service de l'histoire : « La poésie n'est pas un simple ornement qui accompagnerait la réalité humaine, ni un simple enthousiasme passager, elle n'est pas du tout une simple exaltation ou un simple passe-temps ; la poésie est le fondement qui supporte l'histoire ».

La poésie semble avoir pour support, non seulement l'histoire, mais aussi la géographie : L'image de l'Andalousie s'est substituée à la notion d'espace, de lieu, de terre perdue, permettant ainsi à l’inconscient collectif lié à l’Andalousie d’accueillir les images de la Palestine. C'est pourquoi on voit dans ce long poème des thèmes variés mêlant dans ses vers qui évoquent l'identité perdue ou en train de se perdre, l'exil, la nostalgie, le passé florissant, la mémoire. Dans les pages qui suivent, nous nous arrêterons sur trois thèmes fondamentaux : l'exil, le double visage tragique de l'Andalousie et de la Palestine, la nostalgie.

Nous rappelons les titres des autres poèmes dans ce recueil : Discours de l’Indien Rouge - l'avant dernier - devant l'Homme Blanc ; Une pierre cananéenne dans la mer Morte ; Nous choisissons Sophocle ; L'hiver de Rita ; Une jument pour l'étranger.

1- L'EXIL

L'exil a souvent été l’objet de créations littéraires. Il est, de surcroît, l’expression d’une instabilité géographique engendrant une mobilité perpétuelle. Il entretient un va-et-vient entre l’ici et l’ailleurs, entre la nostalgie et l’espérance, entre l’exclusion et l’inclusion, entre le moi et les autres. De là vient son malheur, mais aussi sa richesse. De là aussi son rôle éminent dans la création littéraire. Mais, avant même de nous demander dans quelle mesure l’exil favorise la création littéraire, il faut nous interroger sur la démarche de l’écrivain, sur l’expérience même de la création. L’expérience de l’écriture chez Mahmoud Darwich paraît en effet liée à celle de l’exil. Peut-être son expression : « J'habite dans une valise » peut résumer son expérience placée sous le signe de l'exil. Puisque dans les années 1970, Darwich est obligé de quitter sa patrie, ensuite il est arrêté et emprisonné plusieurs fois. Et depuis ce jour, l'exil devient son thème central.

Dans le poème « Onze astres sur l'épilogue andalou », Darwich évoque l'exil, mais il n’écrit pas sur le ton du malheur, ou de la douleur ; au contraire, il profite de cette crise pour montrer la valeur de la cohabitation entre les différentes composantes de la société andalouse, quand musulmans, chrétiens et juifs vivaient ensemble en harmonie sur le même sol. Il souhaite transposer cette harmonie pour la terre natale : la Palestine, la terre de trois religions. Le poète a donc évoqué ce thème dans cinq poèmes de son cycle d'Andalouse :

« Au dernier soir sur cette terre, J'ai derrière le ciel un ciel, Un jour, je m'assoirai sur le trottoir, Je suis l'un des rois de la fin, Toi l'eau, sois une corde à ma guitare. »

Depuis le premier poème : Au dernier soir sur cette terre, on y perçoit le dénouement du drame dès la scène inaugurale où les Arabes s’apprêtent à céder Grenade, le dernier royaume musulman en Espagne. Le texte de ce poème repose sur l'ensemble d'images contradictoires qui imprègnent le style d’écriture de Darwich : celui-ci obtient, en effet, l’opposition des contraires en utilisant le thème de l’exil et en jouant sur les temps. Il opère ainsi une harmonisation qui équilibre son rythme poétique et met en valeur ses thèmes favoris : temps/espace, début/fin, nous/ils, rêve/réalité, anciens conquérants/nouveaux conquérants.

Dès le titre, l’opposition espace-temps apparaît : « Au dernier » (temps), « sur cette terre » (espace), pour se terminer aussi par ce même concept à la fin du poème : « où était l'Andalousie ? Sur la terre ou dans le poème ? ». Il est clair que le titre est une manière directe de mettre en lumière le caractère antonymique des deux notions. Alors que la terre renvoie le lecteur à l'espace, le dernier soir accueille à la fois la temporalité et l’éternité : il se fait donc mémoire et registre. L’interaction du temps et de l'espace continue à jouer un rôle dominant tout au long du poème par la triple répétition de ses vers : « au dernier soir sur cette terre » prolonge le titre comme un écho :

« Au dernier soir sur cette terre nous détachons nos jours.
Au dernier soir nous ne disons adieu à rien
Ici, au dernier soir nous saturons nos yeux
des montagnes qui ceignent les nuages.»


Témoignage sur l'autoédition de Hammo Raba


Un grand merci à l’équipe, d’Autres Talents, pour leur travail formidable.
J’ai été plus que ravie par ce travail effectué.

Karim a su être à l’écoute, et sa patience.

Quand J’ai déjà montré à mes collèges à l’Université d’INALCO, ils m’ont complimentée sur la beauté du livre.

L’auto édition est une solution et un service pour les auteurs.
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Un grand merci à Autres Talents !