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couverture du livre De la grande Histoire à notre histoire écrit par JUNG Nathalie

JUNG Nathalie De la grande Histoire à notre histoire

128 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 90 g offset
Style litteraire : Roman
Numéro ISBN : 978-2-38397-181-8

26.00 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de JUNG Nathalie
éditeur de De la grande Histoire à notre histoire


Nathalie Jung Jochem née à Saint Avold en Moselle en 1969. Habite aujourd’hui près de Strasbourg. Petite fille d’un Malgré-Nous, elle a développé une passion pour l’Histoire de France et en particulier celle de l’Alsace Moselle du 20ème siècle.

Présentation de De la grande Histoire à notre histoire


Ce livre présente avec alternance des éléments historiques d’un début de 20ème siècle tourmenté d’une Moselle tantôt allemande, tantôt française et l’histoire d’une famille lorraine ordinaire à travers 15 chroniques pendant les années qui ont précédé, traversé et suivi la Seconde Guerre mondiale.
Les premières biographies débutent au début du 20ème siècle. La Moselle est alors annexée au nouvel Empire allemand depuis le Traité de Francfort le 10 mai 1871. Jean au décours d’une revue des troupes rencontre l’impressionnant empereur de Prusse. Les récits suivants racontent tour à tour l’évacuation d’un village de la zone rouge en 1939, sa germanisation et la vie au quotidien pendant les heures sombres de cette période, l’arrivée tant attendue de l’armée américaine en 1944 et se terminent avec le retour des cloches qui signe la fin d’une époque.
Certaines anecdotes légères comme la découverte du chocolat rapporté par les soldats américains au moment de la Libération feront sourire. D’autres récits plus graves, tels que l’incorporation de force de Raymond dans l’armée allemande racontent comment cette famille a traversé les évènements douloureux de cette période de l’Histoire


Extrait du livre écrit par JUNG Nathalie


Deux jours après la Libération, la famille Frideritzi eut une nouvelle surprise. Au matin du 30 novembre, les hommes du 317ème régiment qui avaient âprement combattu à Farébersviller furent mis en réserve. Le deuxième bataillon installa ses quartiers dans le village pour un peu de repos. C’est dans ces circonstances que la grange d’Emile et Marie fut réquisitionnée et une partie de la troupe y séjourna. Cette cohabitation forcée permis à Jean-Claude alors âgé de 15 mois à peine de faire une découverte surprenante.
C’était un petit bonhomme chétif. Sa mère Marie Anne l’élevait seule car son père Raymond était à la guerre sur le front russe. Néanmoins Jean-Claude était entouré par la famille de ses deux parents et il grandissait notamment avec deux de ses tantes Jeannette et Blandine qui avaient respectivement 2 et 7 ans. A cette époque, il apprenait à parler, faisait des petites phrases en déformant parfois certains mots, comme la plupart des enfants de cet âge.
Au cours d’un des jours suivants, Marie Anne avait à faire, elle s’empressa donc d’habiller son fils d’un gros gilet de laine pour sortir. Il faisait déjà froid en cette fin de novembre. Elle l’emmenait chez son grand-père Jean qui adorait le petit. Il n’y avait qu’une rue à traverser et Jean-Claude connaissait le chemin par cœur. En fermant la porte derrière elle, elle prit sa main dans la sienne et se mit aussitôt en marche. Les soldats américains étaient partout dans le village, leur installation continuait.
La porte de la grange était alors grande ouverte et Jean-Claude était attiré par ce qui se passait à l’intérieur. Il tira sa mère par le bras pour aller voir de plus près. Il vit deux soldats américains qui étaient fort affairés. Marie Anne le stoppa dans son avancée mais Jean-Claude protesta et lâcha la main de sa mère pour avancer à l’intérieur de la grange. Haut comme trois pommes, il se tenait là dans l’embrasure du hangar à observer les soldats. L’un d’eux regarda avec amusement la scène et lui adressa un large sourire en le saluant d’un « Hi ! » L’enfant le dévisagea, recula d’un pas et se cacha derrière les jupes de sa mère. Le soldat dit alors quelque chose d’incompréhensible et en joignant l’acte à la parole il fit comprendre à Marie Anne d’attendre. Il se rendit alors vers une des cantines et attrapa un sac militaire. Il plongea sa main à l’intérieur et après quelques instants en ressortit un pavé de 5 à 6 cm de long recouvert de papier Kraft. Il le tendit à Jean-Claude. Celui-ci regarda sa mère d’un air interrogateur. Le soldat insistait en répétant « chocolate ». Marie Anne finit par acquiescer et permit à son fils de prendre la barre chocolatée que le soldat lui tendait. Elle le remercia et Jean-Claude lui sourit à son tour. Le soldat lui fit alors signe de le goûter. Encore une fois Jean-Claude regarda sa mère qui d’un bref signe de la tête lui donna l’autorisation de défaire le papier. Sitôt fait, il mit la barre à la bouche. Il sentit rapidement le goût sucré et la légère amertume de cette chose encore jamais testée. Au fur et à mesure, ses yeux s’agrandirent et un sourire se dessina ainsi qu’une belle moustache de chocolat autour de sa petite bouche. Ce spectacle attendrissant fit rire les deux soldats.
Après cette expérience gustative, Jean-Claude pris goût à cette nouveauté. C’est pourquoi, tout au long de leur cohabitation, à chaque fois qu’il croisait un soldat américain ; il leur tendait la main en disant ces mots « date cocola » Ce qui voulait dire « soldat, du chocolat »