JONTE Stéphanie J'ai de la chance j'ai un cancer
132 pages
Poche : 11 x 18 cm
sur papier 90 g offset
Style litteraire : Roman
Numéro ISBN : 978-2-9561350-0-5
21.00
€ TTC
Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement
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Présentation de J'ai de la chance j'ai un cancer
On se raconte les derniers potins, et je lui explique ensuite pourquoi je suis là. On se déshabille – enfin juste moi – et elle commence l’auscultation. Lors de la palpation, elle constate effectivement la présence d’une chose qui n’est pas censée se trouver là. Son discours est simple et logique : il faut faire des tests pour savoir ce que c’est au cas où ce soit « grave », mais que ça peut être tellement de choses, boule de gras, kyste, adénofibrome, ou autre. Dans mon petit cerveau de moineau, je suis persuadée qu’il s’agit simplement d’un hématome suite à la chute d’une petite falaise turque alors que j’avais mon sac de rando sur le dos. Une vague histoire de coquelicot… L’inquiétude ne me gagnant pas (on perd souvent quand c’est le cas), je ressors de là, zen, avec, en poche le document ordonnant une échographie du sein sur lequel a été collé un post-it avec l’adresse d’un cabinet de radiologie où l’effectuer. Si c’est toujours un plaisir de voir mon docteur, je dois m’activer un peu aujourd’hui car je suis de mariage ce week-end, et dois retourner en Haute-Savoie. L’ordonnance va alors traîner quelques jours au fond de mon sac, et c’est en posant mon vernis pour aller au-dit mariage que j’y repense, et alors que mon bleu givré sèche, je compose le numéro du cabinet. Démarche simple, échange poli et efficace, le rendez-vous est fixé au lundi d’après. Je profite de mon week-end très agréable, et je me pointe jupette et tongs entre doigts de pieds au guichet d’accueil du centre de radiologie. Bonus cancer n° 1 : Tu vis de nouvelles expériences ! Médicales pour commencer.
Extrait du livre écrit par JONTE Stéphanie
Et cet après-midi-là, en ouvrant les yeux sur la baie vitrée de mon salon, j’ai compris. Mon rêve était juste. C’est bien ma meilleure amie qui est concernée. J’ai un cancer du sein. Je reste là, incapable de penser, et pensant à tant de choses en même temps. Un vide surchargé. Et puis, mon caractère l’a emporté. Pour mieux gérer mes projets de vie, je mise à fond sur la gestion des risques. Pour ça, une seule solution : tout envisager, et connaître, comprendre. A l’image de la préparation préalable à mes expéditions solitaires d’auto-stoppeuse dans le monde, je veux être prête pour circuler sereinement dans ces contrées oncologiques. Alors je fais la première étape de toute idée voulant devenir projet : je fouille pour avoir le maximum de connaissances grâce aux merveilleux outils de l’internet. Le peu de personnes au courant me disent d’attendre les résultats, d’être positive, de ne pas focaliser là-dessus, que c’est juste une impression mais que partir perdante ne sert à rien. Leur rappeler que je fais partie de cette espèce menacée d’extinction des optimistes ne sert à rien, les blâmer non plus, ils ne peuvent pas comprendre. Bonus cancer n° 4 : tu passes un cap de plus dans la bienveillance et le non-jugement. Et oui, quelqu’un qui n’a pas le même environnement, la même expérience ne comprendra pas réellement ce que tu vis. Tu sais donc aussi que ses conseils ne partent pas d’une mauvaise intention, après tout, il fait juste de son mieux (en fonction de son expérience, environnement etc) pour t’aider, toi. La fin de semaine s’écoule ainsi. A base de lecture de sites médicaux, de définition de termes techniques sur Wikipédia, l’un me renvoyant toujours à un autre, l’étude des questions posées fréquemment sur des forums de femmes qui sont passées par là, de farfouillage sur la gestion des effets secondaires par les plantes, de vidéos expliquant les opérations ou la chute des cheveux…