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couverture du livre La Couleur des Nuages écrit par Colas Sandrine

Colas Sandrine La Couleur des Nuages

320 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 80 g bouffant ivoire
Style litteraire : Roman
Numéro ISBN : 978-2-9551518-0-8

16.70 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de La Couleur des Nuages


après le drame imméorable de 2019 nous nous retrouvons en 2027, la famille Verdière est parvenue à restaurer un fragile équilibre dans leur vie. Cepandant les événements se précipitent, la page se doit d’être tournée.

Trahisons, passions tout sera chamboulé. Pour le meilleur ?


Extrait du livre écrit par Colas Sandrine


Mélodie était penchée par la fenêtre de sa chambre sous le prétexte un peu facile de prendre l’air. La vérité était qu’elle espionnait son voisin, le beau Tim. Le type même du jeune et beau Californien, sexy et bronzé.

Cet homme hantait ses fantasmes depuis son emménagement dans la maison voisine, trois mois plus tôt.

Impatiente, elle attendait qu’il fasse son entrée dans la chambre face à la sienne : elle savait bien qu’elle faisait mal, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de l’espionner.

Elle sursauta en entendant Christophe entrer dans la pièce, et se retourna rapidement. Normalement, il n’arrivait pas si tôt : il passait son temps devant la télévision.

Il s’assit sur le lit, et l’attira par le bras. Elle se laissa faire, sachant très bien ce qui allait suivre. En effet, il commença à l’embrasser dans le cou, et chuchota :

- Mélodie, comment fais-tu pour être aussi jolie ?

Un peu acerbe, elle faillit lui répliquer qu'elle n'avait que vingt-huit ans, et que ça aidait bien. Mais elle se retint, et plaqua un sourire sur ses lèvres :

- C’est de famille, j’imagine. Maman n’est pas mal non plus.

Généralement, ce genre de remarques sur le physique de sa mère stoppait instantanément les élans amoureux de Christophe : il avait eu une aventure avec Claire une petite
trentaine d’années plus tôt, et il savait qu’elle ne l’avait jamais vraiment accepté. Malheureusement, ce soir-là, l’allusion ne suffit pas :

- Ta mère est très jolie, mais toi tu es splendide. Une vraie beauté…

Il commença à la déshabiller avec douceur tandis qu’elle grinçait des dents. Ça faisait maintenant plus de deux ans qu’elle ne désirait plus Christophe. Non qu’il soit devenu un mauvais amant, au contraire, mais elle était… lassée. Fatiguée de son côté « prévisible », « rassurant ». Elle aurait voulu un peu de piment, et à la place elle aurait presque pu chronométrer leurs rapports sexuels : ils duraient toujours le même temps. Christophe maîtrisait son spectacle, et n’aimait pas déroger à ses habitudes.

Et mon Dieu qu’elle était lasse !

Consciente de ne pas pouvoir éternellement se refuser à son époux, elle se laissa faire en essayant d’y mettre un peu de cœur.

Elle l’avait pourtant désiré cet homme ! Pourquoi n’arrivait-elle plus à rien ? Agacée, elle eut recours à un moyen qu’elle utilisait de plus en plus souvent, même si elle en avait honte : elle s’imagina être avec son voisin…

Le lendemain matin, elle se réveilla le cœur en fête. Il fallait bien admettre que penser à Tim était un stimulant sexuel plus qu’efficace.

Dire qu’elle fantasmait sur un homme à qui elle avait dû dire bonjour deux fois en trois mois !

Avec un soupir, elle se leva, et enfila son peignoir. Son réveil indiquait dix heures : Christophe insistait pour conduire Rosa à la maternelle afin de la laisser dormir.


A l’aube de mon destin

Elle avait bien résisté un peu au début, mais dans le fond…

Elle se lava, s'habilla rapidement d'une robe beige à manches longues, et coiffa simplement ses longs cheveux à l’aide d’un élastique. Puis elle descendit l’escalier, et prépara son petit-déjeuner : elle connaissait son rituel par cœur. Le matin elle se levait, faisait le ménage, préparait le déjeuner, et récupérait Rosa à l'école.

L'après-midi n'était pas plus excitant.

Elle noyait sa lassitude dans son café, quand la sonnette de l’entrée retentit.

Elle se précipita à la porte, et l’ouvrit en grand. Son cœur s’emballa : se tenait sur le pas de la porte l’objet de tous ses fantasmes : le beau Tim.

Elle lui lança un sourire charmeur :

- Oui ?

- Madame Fardé c’est bien ça ?

- Appelez-moi Mélodie.

Elle avait bien la sensation d’en faire un peu trop, mais il y avait si longtemps qu’elle ne s’était pas laissé aller à un peu de séduction…

Il lui adressa un sourire éblouissant, et répondit :

- Mélodie. Est-ce que vous auriez vu le facteur récemment ? Cela fait une semaine que je ne reçois plus rien, et je m’inquiète…

- Je ne l’ai pas vu, mais je n’ai pas eu de problème de courrier… Peut-être devriez-vous appeler la poste ?

- Sans doute. Pardonnez-moi de vous avoir dérangée.

- Ne vous inquiétez pas, je comprends… Vous voulez entrer prendre un café ? Son voisin passa une main hésitante dans ses cheveux, et finit par sourire chaleureusement :

- Avec plaisir !

Elle s’effaça et le guida dans la cuisine, où elle prépara deux expressos. Affairée devant sa machine, elle tentait d’oublier à quel point la présence de son invité la troublait. Elle prenait une tasse dans le placard, lorsqu’il demanda tranquillement :

- Au fait, pourquoi m'espionnez-vous ?

Interdite, elle suspendit son geste, et finit par se retourner. Tim lui adressait un sourire un peu moqueur. Elle balbutia :

- Mais c’est-à-dire que… Je n’ai pas…

- Ho s’il vous plaît ! Je vous vois tous les soirs ! Notez que ça ne me dérange pas, je suis plutôt flatté.

- Je… Comment dire… C’est très gênant…

- Je ne voulais pas vous embarrasser. Mais votre mari sait que vous passez vos soirées à me regarder ?

Mortifiée, Mélodie se retourna vers le plan de travail, et baissa la tête :

- Non, mais… Il n’y a rien de mal je vous assure…

- Je n’en doute pas. Vous êtes une femme respectable, ça se voit. Elle l’entendit se lever :

- Bon, je suis désolé, mais j’ai un rendez-vous, je vous laisse. À plus tard… Mélodie.

Il sembla faire exprès d’appuyer sur l’accentuation de son prénom, et la salua d’un geste de la main, la laissant seule, interdite.

Ce matin-là, Lizzie fut incapable de se lever. Elle se sentait extrêmement fatiguée, au bord du malaise. Elle trouva juste le courage de murmurer au téléphone, posé sur sa table de nuit :

- Appel… maman.

La reconnaissance vocale fonctionna, et elle entendit la sonnerie retentir dans la pièce. La voix de Claire fusa dans le combiné :

- Allô ?

Lizzie humecta ses lèvres sèches, et gémit faiblement :

- Maman… J’ai… besoin… de toi.

Il y eut un silence sur la ligne, et Lizzie craignit que sa mère ne l’ait pas entendu. Mais enfin, elle l’entendit s’exclamer :

- J’arrive tout de suite !

Elle raccrocha, et la tonalité retentit quelques secondes dans la pièce. La jeune femme se décida alors à retirer la terrible bande élastique qui lui comprimait le ventre. Elle respira tout de suite un peu mieux. Elle savait pourtant qu’elle avait tort : il suffisait que Dylan arrive pour qu’elle coure à la catastrophe, mais même cette terrible perspective ne put lui donner l’énergie de se torturer à nouveau.