Jean Louis PANAGET La seconde vie
276 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 80 g offset
Style litteraire : Roman
Numéro ISBN : 978-2-9564587-0-8
18.00
€ TTC
Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement
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Présentation de Jean Louis PANAGET
éditeur de La seconde vie
Jean Louis PANAGET est né à Rennes en 1953.
Retraité du monde associatif, il se découvre une passion pour l'écriture.
Auteur de spectacles mêlant comédie et chansons, Jean Louis PANAGET s’est partiellement inspiré de son parcours personnel pour écrire « La seconde vie », son premier roman.
Présentation de La seconde vie
LA SECONDE VIE
C’est l’histoire de Bernard Denouale.
Loin d’être un long fleuve tranquille, la vie de Bernard est si peu ordinaire qu’elle se donne à lire. Bernard est homosexuel depuis toujours. Tourmenté à l’adolescence, il va se marier par convention, et passer totalement à côté de sa vraie nature. Entre passé et reconstruction de son identité, sans fard ni fausse pudeur, Bernard nous invite dans les méandres de son intimité, sur le chemin de sa nouvelle vie. Le roman va nous replonger dans l’atmosphère des années 50 et 60, à hauteur de ses yeux d’enfant et dans la révolution post soixante-huitarde des années 70.
Loin d’être triste, le roman nous donne un message très positif de la vie, un espoir pour tous ceux qui se cherchent, qui pensent avoir raté leur vie ou être passé à côté. Rien n’est jamais perdu. En nous racontant la sienne, Bernard va nous donner les clefs pour ne pas sombrer dans la mélancolie, pour garder confiance en sa bonne étoile, malgré les conditions parfois difficiles de son cheminement.
Mais pour mieux faire sa connaissance, je le laisse se présenter lui-même.
« Merci Jean Louis…
Je suis né en 1953 dans des circonstances particulières qui auront une incidence par la suite. Je suis un enfant un peu fragile, pas costaud. A l’âge de 4 ans, puis à 12 ans, deux épisodes douloureux sur le plan médical m’amènent aux portes de la mort. Je vais en retenir une extraordinaire expérience que je ne peux, à l’époque, partager avec personne. Maintenant appelé NDE ou EMI (Expérience de Mort Imminente), ce vécu incroyable sème dans ma tête d’enfant, le doute et la crainte du monde qui m’entoure, autant qu’une force intérieure et de la joie de vivre. Depuis, je ne crains plus la mort et j’aime la vie.
Dès mon plus jeune âge, j’aime la compagnie des garçons. Leur présence me rassure, me protège, me fait plaisir. En 1966, je vis une belle histoire d’amour qui se termine en cauchemar. Je ne m’en remets pas. Pendant mon adolescence, mon cœur est brisé et ma tête va mal. Tant bien que mal j’arrive à passer mon bac. A 21 ans je me marie pour échapper à mon mal-être. Je suis devenu le papa de quatre enfants. A 53 ans je divorce, mais j’ai bloqué depuis trop longtemps tous mes désirs pour les hommes. J’ai un abîme devant moi. Je vais devoir tout réapprendre de ma vie de gay. Le chemin est semé d’embûches et de douleur, pourtant, une improbable rencontre va m’ouvrir les portes de ma seconde vie. Soyez en sûr, la vie est belle !»
Extrait du livre écrit par Jean Louis PANAGET
"1966- j'ai 13 ans... on m’a désigné comme anormal, pervers, coupable. J’ai une telle honte que je n’ai même pas assez de force pour maintenir ma tête droite, pour regarder mes proches. Alors pour me battre ! Je suis détruit, écrasé. La honte est sur moi. Seulement la honte. Pourquoi suis-je anormal ?
A la maison, seule ma mère a échangé une ou deux fois avec moi, et le couvercle s’est ensuite refermé. Mon père, jamais. Mon père ne s’en est pas mêlé, il n’est pas venu me parler. Lui aussi a-t-il honte de son fils ? Ou peut-être n’a-t-il pas les mots, lui non plus, pour me parler ? L’histoire est restée dans les mémoires, mais personne n’en a plus reparlé. Chut, secret. Mais, projection ou paranoïa, j’ai cru voir les regards changer de ceux qui étaient au courant. Je suis devenu suspect, devenu un garçon à surveiller, celui par qui le scandale peut arriver. Le collège, qui fut informé de notre perversion, se chargera aussi de me le rappeler.
Je suis celui qui aime les garçons. Mais on n’en parle pas, on fait comme si ! Sauf que moi, je n’ai pas pu faire comme si. On est venu me signaler comme un monstre d’anormalité, et on ne me donne pas la marche à suivre. On ne m’explique pas, on ne me demande pas comment je le vis, comment je vais. D’ailleurs, il vaut mieux ne pas en parler. Alors ma culpabilité a grandi toute seule, jusqu’à la démesure, jusqu’à m’empêcher de vivre qui je suis. »...
... " 2009 - Samedi 11h00 pétante, j’ai perçu le claquement caractéristique d’un moteur de voiture que je connaissais bien.
- « voilà Madeleine »
- « Comment tu sais ? » me dit Bruno.
- « Quand tu verras sa voiture, tu comprendras pourquoi »
J’allais ouvrir précipitamment le portail quand Madeleine, sans trop freiner s’engouffra sur le terrain. Sa méhari vert pomme, piqua du nez au freinage et se stabilisa dans un balancement comique qui se prolongea dans ses cheveux, coiffés ce jour-là d’une queue-de-cheval.
-« Salut mes chéris, comment vous allez ? »
- « Bonjour ma puce. Je vois que tu ne ralentis pas l’allure. Toujours à te croire à la bourre »
- « Un peu de décence avec moi très cher, ne me parlez pas de bourre ».
- « Eh ! Retiens ton vocabulaire, il y a Bruno… »
- « Oh ! Mais il n’est pas né d’hier, ton Bruno. Et il est où ce chéri… »
Bruno apparut sur la terrasse en bois du mobile-home, un torchon à la main.
Madeleine se tourna vers moi et s’exclama,
- « Mon dieu l’horreur, il en a déjà fait un esclave… »
- « Non mais arrête de déconner… Je te présente Bruno »
- « Bruno, je suis non seulement enchanté mais je te suis reconnaissante d’apporter autant de bonheur à mon Bernard. »
- « Eh bien, bonjour Madeleine. On s’embrasse ? »
- « Ben je veux. »………