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couverture du livre 1914 : quand Saint­Pal­de­Mons entrait dans la guerre écrit par Durand Daniel

Durand Daniel 1914 : quand Saint­Pal­de­Mons entrait dans la guerre

112 pages
17 x 22 cm
Style litteraire : Savoir
Numéro ISBN : 978-2-35682-381-6

12.00 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Durand Daniel
éditeur de 1914 : quand Saint­Pal­de­Mons entrait dans la guerre


Retiré à Saint-Pal-de-Mons qu'il fréquente depuis près de cinquante ans, Daniel Durand a écrit de nombreux articles sur l'histoire de la commune dans la Bedoueïre, la revue de la Société d'histoire du canton de Sainte-Sigolène, notamment sur les maires sanpalous, de la Révolution française à la guerre de 14-18. Il est passionné d'histoire locale, même s'il est par ailleurs spécialiste des Nations unies et du désarmement, sujets sur lesquels, il a écrit plusieurs livres et anime un blog de relations internationales : http://culturedepaix.blogspot.fr.

Présentation de 1914 : quand Saint­Pal­de­Mons entrait dans la guerre


Août 1914, Saint-Pal-de-Mons est confrontée à la mobilisation et au commencement de la guerre, aux premiers morts. Comment cette commune du Velay, encore largement agricole et passementière, peuplée de plus de 2 500 habitants, se présentait-elle ? Daniel Durand vous fera découvrir les transformations en cours : une nouvelle église, une gare, une mairie… Avec lui, vous connaîtrez mieux les vingt-cinq jeunes sanpalous tués dès les premiers mois de ce conflit sanglant.


Extrait du livre écrit par Durand Daniel


Les débuts de l'enseignement

La création de l'enseignement moderne tel que nous le connaissons aujourd'hui s'établit progressivement entre 1834 et 1914.

En effet, en 1833, la loi Guizot, du nom du ministre du roi Louis-Philippe crée l'enseignement primaire des garçons obligatoire dans les communes de plus de 500 habitants. La première maison d'école communale publique ouvre à SaintPal-de-Mons en 1834 (à l'emplacement du parking de l'actuelle place Saint-Marc). À partir de 1843, bien que communal et donc public, l'enseignement est transféré aux Frères du Sacré-Coeur ou Frères de l'Instruction chrétienne car le bâtiment est légué au conseil municipal par le curé Durieu, à la condition expresse que l'enseignement soit assuré par des Frères congréganistes.

Pour les filles, la situation est différente• : la loi jusqu'en 1850 n'oblige pas à l'ouverture d'école communale. Les filles reçoivent un enseignement dans deux écoles congréganistes, celle des sœurs de la Croix (jusqu'en 1902) et celle des sœurs de Saint-Joseph.

Une deuxième étape du développement de l'éducation s'effectue à partir de 1881 avec les lois Ferry qui créent un enseignement primaire pour les garçons et pour les filles public, laïque, gratuit et obligatoire. S'ensuit une dizaine d'années de flottement jusqu'à la laïcisation complète des écoles qui a lieu en 1888 à Saint-Pal-de-Mons.

Les affrontements autour des écoles de hameaux à SaintPaldeMons.

Le nombre de Béates exerçant dans des hameaux de la commune n'est pas connu avec exactitude, sans doute une dizaine. Elles sont payées avec les rétributions des élèves et les travaux qu'elles réalisent, plus les dons en nature des habitants.

Dès 1885 à Saint-Pal-de-Mons, la municipalité refuse les propositions de l'Académie d'ouvrir des écoles publiques de hameaux à Prunières, aux Mats ou à Villedemont.

De guerre lasse, elle accepte que s'ouvre en 1901, une école publique intercommunale à Lichemialle (2/3 Saint-Palde-Mons, 1/3 Saint-Romain-Lachalm) : la nouvelle gare du chemin de fer a été construite en 1891. L'école est installée dans la maison louée à M. Bouchardon (instituteur public au bourg) pour 134,60 francs par an. Une deuxième classe est ouverte en 1 91 9.

Jusqu'à la guerre de 1914, des affrontements continuent pour l'implantation d'une école de hameau à Villedemont.



L'école privée de filles de Saint-Pal-de-Mons

À la veille de la laïcisation, en 1 888, les deux écoles privées de filles comptaient 65 et 59 élèves. Le Conseil municipal s'efforce, le plus longtemps possible, de les préserver en s'opposant ou retardant l'ouverture de l'école publique de filles.

Le 5 février 1902, le Conseil examine la demande d'autorisation d'enseignement des sœurs de la Croix. Le Conseil rappelle qu'elles fournissent pour une partie l'instruction primaire, "qu'elles donnent à la satisfaction de tout le monde moyennant une petite rétribution scolaire" et pour une autre partie, elles s'occupent de "soigner les malades". Pour le Conseil, elles "ont acquis les respectueuses et ardentes sympathies de la population". Le Conseil étend cette autorisation aux sœurs de St-Joseph. Les sœurs de la Croix cessent leur activité d'enseignement en 1903 du fait du refus d'autorisation officielle. Toutes les filles sont regroupées au niveau de l'école tenue par les sœurs de Saint-Joseph dans le bâtiment qu'elles ont acquis à l'entrée du bourg en 1805. En 1909, le camp laïque essaie de faire fermer cette école mais échoue.

Leur effectif approche alors sensiblement les 150 élèves. Lorsque la guerre de 1 91 4 arrive, le rapport des élèves est nettement en faveur de l'enseignement privé confessionnel qui scolarise environ 300 enfants alors que les écoles publiques du bourg et de Lichemialle en scolarisent une soixantaine environ.

L'école privée de garçons de Saint-Pal-de-Mons

L'école privée de garçons s'établit sur le terrain Duchamp à partir de 1889 et compte la plus grande partie des garçons du bourg et des hameaux.

Le Conseil municipal de Saint-Pal-de-Mons soutient sans défaillance les écoles confessionnelles contre l'école publique laïque.

Ainsi, le 3 décembre 1901, le Conseil examine la demande d'autorisation d'enseignement des frères du Sacré-Coeur (en application de la loi du 1er juillet 1901 sur l'obligation d'autorisation pour les congrégations) et déclare que "les Frères exercent dans la commune depuis 1846 l'instruction primaire à la très grande majorité de la commune".

Ils n'ont "aucune autre ressource que le produit de quelques contributions scolaires et souvent un faible traitement qui leur provient de dons volontaires".

Le conseil donne un "avis très favorable" à cette demande d'autorisation.

Le 5 février 1902, le Conseil municipal reçoit "une pétition des passementiers de la commune de Saint-Pal-de-Mons dont la teneur suit :

Les soussignés, ouvriers passementiers demeurant à Saint-Pal-de-Mons, chef-lieu et hameaux de la commune, ont l'honneur d'appeler votre bienveillante attention sur la situation critique que traverse l'industrie de la rubannerie dans notre localité.

Par suite du perfectionnement des mécanismes apportés sans cesse dans la fabrication tendant à obtenir un travail rapide, pour lutter avantageusement contre la concurrence étrangère et celles mêmes des localités voisines, il est indispensable de recourir à l'énergie électrique pour activer les métiers et les éclairs. Avec ce système, l'ouvrier peut surveiller d'une façon plus complète la fabrication et, de plus, produire un travail plus important et surtout plus rémunérateur.

Nous voyons chaque jour avec peine plusieurs d'entre nous qui, las de lutter avec les moyens ingrats que nous possédons, se résignent à émigrer dans les communes voisines : Sainte-Sigolène, la Séauve, Saint-Étienne, etc.. c'est-à-dire dans des localités pourvues de la force et l'éclairage électriques.

Cette émigration, s'il n'y est pas porté remède de suite, peut avoir des conséquences désastreuses pour notre pays. En effet, la plupart d'entre nous, nous possédons une habitation, quelques terrains à l'entour, insuffisant pour nous donner un gain et des produits indispensables à notre subsistance et à celles de notre famille. Devant le manque de travail il faudra les abandonner et voir notre petit patrimoine perdre presque toute sa valeur. Cette dépréciation s'étendra sûrement jusqu'aux propriétés rurales, pour lesquelles faute d'industrie, il sera difficile pour ne pas dire impossible de trouver des fermiers.

Nous comptons sur votre clairvoyance et votre sollicitude en ce qui concerne l'intérêt général pour user soit auprès des pouvoirs publics, soit auprès des compagnies disposant des moyens nécessaires de tout votre pouvoir à l'effet d'amener dans notre localité la distribution de la force et de l'éclairage électriques".

Le Conseil soutient évidemment cette démarche et le Maire soumet au Conseil municipal un projet de contrat avec la Compagnie de la Loire pour rattraper le retard sur les autres communes qui disposait de l'électricité depuis deux ans".