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couverture du livre Les ponts Serrières/Sablons écrit par Ortega Jean-Luc

Ortega Jean-Luc Les ponts Serrières/Sablons

86 pages
21 x 29.7 cm
Style litteraire : Savoir
Numéro ISBN : 978-2-35682-374-8

18.50 € TTC

Frais de port inclus France
Métropolitaine uniquement

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Présentation de Les ponts Serrières/Sablons


L'histoire du pont de Serrières-Sablons de 1828 à nos jours : au début du 19 ème siècle, pour traverser le Rhône, de Lyon à Pont Saint Esprit, il n’y avait pas d’autre solution qu’emprunter la barque ou la traille.

Les frères Seguin ont eu l’idée de modifier un brevet anglo-américain, et de construire des ponts suspendus à des fils de fer tressés.

Là démarre l’histoire des ponts Seguin, et de celui de Serrières-Sablons.

L'usure du temps et la stratégie de guerre ont causé des dégâts à cet ouvrage d'art qui a permis de nouer des liens affectifs et économiques entre Vivarais et Dauphiné, Isère et Ardèche, Serrières et Sablons.



Extrait du livre écrit par Ortega Jean-Luc


1933 : un nouveau pont

En 1931, le gouvernement décide de comprendre, dans le programme d’outillage national, la construction d’un nouveau pont à Serrières.

Sa reconstruction est finalement mise au concours en 1931. On procède au démantèlement du pont de 1828, en construisant dans le même temps et à la même place un pont suspendu sans pile centrale. La phase la plus spectaculaire est la démolition de la pile centrale du premier pont.

C’est l’entreprise Baudin de Châteauneuf sur Loire qui est chargée de sa construction. Pendant les travaux, on laissera active la circulation, le choix de remettre le bac à traille en service n’ayant pas été pris. Il a coûté 7 millions de francs de l’époque.

Ce deuxième pont sera mis en circulation le 17 octobre 1933.

M. Henri Raymond témoigne :

« Cet ouvrage comportait une travée centrale de 1,8 m avec une chaussée de 6 m de large, 2 trottoirs intérieurs de 0,75 m (pas de passerelles extérieures) et de longueur de 210 m. La pile centrale devait disparaître. »

« Il fallut faire de profondes fouilles pour la mise en place des massifs d’ancrages, ainsi que pour les fûts circulaires sur lesquels allaient se monter les portiques à cadres rigides. A signaler que lesdites fouilles avaient une profondeur moyenne de 8 m. Les profils étaient différents suivant les terrains et la proximité des maisons. Sur la rive droite plus longue et moins large (rive gauche 47 m en largeur sur 10 m de long et rive droite 23 m en largeur sur 15 m de long). Vu la profondeur des caissons et les fluctuations du niveau du Rhône, plus le ruissellement des eaux de source côté Serrières, cela pouvait provoquer des affouillements, les pompes à eau étaient souvent en marche. Une fois le coffrage des caissons terminé, il fut procédé à la mise en place de 32 tirants continus amont-aval, lesquels sont en aciers à haute résistance, le tout noyé dans des masses considérables de béton allant de 3 000 mètres cube rive droite à 2 800 rive gauche de sorte que ces massifs doivent résister par leur propre masse à la traction du poids de l’ouvrage et de la circulation. »
« Pour le montage du pont suspendu, il faut soit des piles en béton armé soit des portiques métalliques reliés à la base et au sommet par des entretoises comme c’est le cas pour Serrières-Sablons. Pour le cas présent, ils reposent sur deux fûts circulaires plus les socles spéciaux pour recevoir la base de ces portiques, qui ont la particularité d’être articulés au
bas. Pour la partie technique, la hauteur est de 25 m, l’écartement au droit des piles est de 7,6 m, leur section rectangulaire 1,5 m X 1,2 m. Ils sont construits avec de l’acier chrome-cuivre et un montage intérieur pour éviter le flambage du métal. »

« On passe au montage de la suspension avec des câbles ayant 80 mm de diamètre, lesquels sont fabriqués au moyen d’une câbleuse (les établissements Baudin en possèdent une). Un câble est fabriqué avec des fils qui passent dans un mélange spécial huile minérale et asphalte. Ces fils forment des couches hélicoïdales, un tour à droite, un tour à gauche jusqu’à obtenir le diamètre désiré. »

« Il était question de 32 tirants par massif, chaque extrémité de câble étant montée sur un culot à quatre œillets, ce qui fait huit câbles par nappe. Une fois les câbles et suspentes mis en place, il ne reste plus qu’à exécuter le lancement des poutres de rigidité entretoises et longerons, au moyen d’un blondin (nom de l’inventeur de ce système). Tous les éléments mis en place, il est procédé au rivetage, coffrage, et il ne reste plus qu’à couler la dalle en béton armé à 400 kg/m3 ».