Lyz Ambre Contes de Foldarie - 1 : Passe-Mur
52 pages
A5 : 14.8 x 21 cm
sur papier 80 g bouffant ivoire
Style litteraire : Science-fiction
Numéro ISBN : 978-2-9560512-1-3
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20.90
€ TTC
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Métropolitaine uniquement
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Présentation de Lyz Ambre
éditeur de Contes de Foldarie - 1 : Passe-Mur
Passionnée de narration et de psychologie, mais aussi de cinéma et d’animation, c’est vers l’écriture de scénario que Lyz Ambre s’est d'abord tournée.
Mais si la Fantaisie et la Science-fiction sont ses genres de prédilection, Lyz Ambre aime varier les supports et les formats.
C’est la raison pour laquelle elle s’aventure de la prose aux continuités dialoguées avec le même plaisir d'écrire et de réinventer le(s) monde(s).
Présentation de Contes de Foldarie - 1 : Passe-Mur
CONTES DE FOLDARIE - 1 :
"Passe-Mur"
Comme tous les jeunes mages récemment diplômés, Jéna a reçu un artefact du B.A.V.A.R., le Bureau d’Aquisition et de Validation des Artefacts et Reliques. C’est un « Passe-Mur » qui fait des envieux, et surtout UNE envieuse qui tente de lui voler. En voulant échapper à sa rivale, et maîtrisant mal ce nouveau trésor, Jéna se retrouve seule, prisonnière d’un lieu oublié de tous.
LES CONTES DE FOLDARIE sont nés de l’envie de parler des différentes régions d'un monde sorti de mon imaginaire. Plutôt que de faire une description technique et impersonnelle, j’ai préféré raconter la vie des habitants (ici, les "foldares") et amener le lecteur à lever lentement le voile sur les mystères de cet univers. Il s’agit d’histoires courtes, sortes de nouvelles en quelques chapitres, que j’aime calquer sur le modèle de la mini-série.
Extrait du livre écrit par Lyz Ambre
Jéna sortit de la cité sous le regard bienveillant des innombrables Sentinelles. Elle devait être une des seules à vouloir quitter Encre alors que tous s’y précipitaient pour assister à la cérémonie annuelle de remise des diplômes. Mais la fête ne commencerait qu’en fin de soirée, et ce qu’elle avait à dire à Kéresh était trop important pour souffrir un quelconque délai.
Elle dévala les quarante-huit marches de l’entrée principale à contre-courant, et se faufila sur un chemin dégagé dès qu’elle arriva sur la grande esplanade où campaient tentes et caravanes. Pas la peine de traverser toute cette foule quand on connaît tous les raccourcis de la capitale de la Foldarie.
Le soleil était encore très haut dans le ciel et même les visiteurs venus de loin avaient appris à en estimer les dangers. Pour l’heure, ils restaient sagement à l’abri de ses rayons, sous une bâche de fortune ou dans l’ombre des nombreux palmiers qui décoraient la place habituellement déserte. Seuls les foldares, avec leur peau cuivrée ou brune habituée à sa chaleur, se promenaient sans protection. Ce n’était que le début de l’été, et Jéna savait qu’au pire elle prendrait encore quelques belles couleurs.
En s’éloignant sur son chemin calme, la jeune fille ne put s’empêcher, à l’instar de certains nouveaux venus, de jeter un regard admiratif à la cité. Elle avait passé plusieurs années déjà dans ce cadre majestueux, mais la voir dans son ensemble était toujours aussi impressionnant. Ses immenses murailles millénaires, taillées dans la roche rouge des splendides montagnes qui trônaient au centre de la Province Varine, forçaient le respect et rappelaient à tous, foldares ou non, à quel point le peuple qui les avait précédés était puissant… et sa magie presque disparue. Presque. Jéna en était enfin, après cinq longues années d’études, une dépositaire officielle, et ça, Kéresh devait le savoir.
[...]
Dihèn n'avait pas dit un mot depuis l'incident. Elle était restée prostrée à quelques mètres du bord de la terrasse, fixant l'endroit d'où avait sauté sa meilleure amie. Il avait fallu plusieurs personnes pour la relever et l'amener dans la salle de réunion où s'était rassemblée la Commission des Runes, des Éclaireurs et des Mages. Tous les professeurs de l'École avaient accouru dès les premiers cris. La fête et ses préparatifs étaient pour le moment en suspend.
Pryn, elle, déversait sa tension avec un flot de paroles presque ininterrompu. La Directrice-Responsable de leur classe Shàn'Dya avait eu beaucoup de mal à canaliser la tristesse et le désarroi d'une élève qu'elle ne connaissait pas aussi bien qu'elle l'aurait cru. Une bonne heure s'était écoulée avant que tout soit à peu près sous contrôle.
Toutes les Sentinelles disponibles avaient été réquisitionnées pour sécuriser tant les alentours du corps — où les curieux s'invitaient — que les différents balcons et terrasses. Les élèves renvoyés dans leur dortoir attendaient patiemment sous la surveillance de l'aîné de la chambrée. Jéna, Kéresh, Dihèn et Pryn, ainsi que quelques autres témoins de l'accident restaient enfermés dans la salle qui servait habituellement à exposer le fonctionnement et les objectifs de l'École aux nouveaux arrivants ou à leurs familles.
Lorsque les huit Doyens entrèrent, Shàn'Dya leur exposa la situation en amenant chacun des présents à répéter ce qu'ils lui avaient dit.
Choquée, Dihèn ne prononça pas un mot.
Pryn déballa tout, absolument tout, comme le lui demanda la Directrice-Responsable. Elle raconta comment Lixa avait tenté de récupérer l'Artefact en menaçant Jéna, et de quelle manière celle-ci s'était enfuie en traversant un mur. Puis elle expliqua le comportement étrange de Lixa après leur petite conversation… elle était montée jusqu'à la grande terrasse de la Tour du Vent, terrasse qui était réservée aux élèves diplômés, et ce sans dire un mot et sans trahir ses intentions.
Plusieurs élèves présents sur la haute plate-forme qui dominait la Tour avaient remarqué l'étrange comportement de cette nouvelle venue, mais à aucun moment l'un d'entre eux avait pu soupçonner ce qu'elle s'apprêtait à faire : sauter dans le vide sans son Lien, sans ses Runes, sans pseudo-élémentaire pour l'accompagner. Et personne ne l'avait poussée.
Et vint enfin l'information que tous attendaient.
— Je lui ai dit, articula clairement Jéna, que je lui donnerais l'Artefact si elle pouvait descendre du sommet d'une des tours sans magie.
Le silence envahit la grande salle. Un des Doyens finit par le rompre au bout d'un temps qui parut très long à tout le monde :
— Voyons, Jéna, tu sais bien que c'est impossible !
Jéna se mordilla les lèvres comme elle le faisait souvent quand elle était nerveuse. Elle soupira, baissa la tête, puis admit l'évidence.
— Bien sûr, je le savais, et elle aussi… C'était une blague ! Une façon de lui dire que je ne le lui donnerai jamais. Je ne pensais vraiment pas qu'elle allait essayer !