Thollon-Pommerol Claude Donnez des aéroplanes à la France 1912-1913
70 pages
A4 : 21 x 29.7 cm
sur papier 80 g offset
Style litteraire : Autres
Numéro ISBN : 978-2-35682-135-5
15.00
€ TTC
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Présentation de Thollon-Pommerol Claude
éditeur de Donnez des aéroplanes à la France 1912-1913
Du même auteur :
• Le concours d'aviation 1911
• 1914 l'aviation entre en guerre
• L'aviation aux manoeuvre d'avant guerre 1910 - 1913
• Célestin Pegoud roi de lair premier as
• Hiver 1914 voler entre dunes et tranchées
Présentation de Donnez des aéroplanes à la France 1912-1913
L’année 1912 se prépare en 1911 à la suite des événements marquants qu’ont été le concours d’aviation militaire* et les manœuvres d’automne**. L’avenir de l’aviation militaire se joue dans les ministères et au parlement autant qu’à l’Etat-major. Il se joue également, –peut-être plus– dans l’opinion publique et dans la presse. Il se joue enfin dans les différentes structures chargées de l’avenir des avions
Extrait du livre écrit par Thollon-Pommerol Claude
Un million pour l'aéronautique militaire.
« Le président de l'A.G.Aé. a reçu à la date du 27 septembre la lettre suivante dont il est superflu de souligner l'importance : Monsieur Jacques Balsan Président de l'A.G.Aé.
Paris
« Mon cher ami,
Plein d'admiration pour les magnifiques performances accomplies par nos aviateurs militaires aux manœuvres de l'Est, persuadé qu'en dehors de l'effort que ne manqueront certainement pas de faire les pouvoirs publics, tout patriote doit contribuer lui-même au développement de l'aviation militaire *Les Cahiers des As oubliés de 14-18, N° 1. **Les Cahiers des As oubliés de 14-18, N° 3.
française, je mets à votre disposition la somme de 100 000 francs, à condition toutefois que vous réunissiez le complément nécessaire pour atteindre le million. Cordialement à vous
P. S. Je demande à conserver l'anonymat jusqu'au jour où je verserai la somme pour laquelle je m'inscris. »
Voilà une initiative qui ne pourra manquer de trouver un écho dans le pays. L'argent est le nerf de la guerre et une somme d’un million judicieusement employée peut avancer de 10 ans les progrès les plus attendus du vol mécanique. Il y a aussi pour notre jeune industrie de l'aviation, pour le développement du tourisme aérien un efficace stimulant.
Ce qu'un homme aussi généreux que modeste a pu faire, d'autres peuvent le compléter. Nous croyons qu'il existe en France assez de générosité intelligente pour qu'il soit permis d’espérer voir atteindre ce chiffre prestigieux d'un million que le premier donateur a fixé lui-même.
Toutes les souscriptions si minimes soient-elles, sont reçues à l'Association Générale Aéronautique, 35 rue François-Ier, Paris. »
Les 20 millions du pacifisme
Un mois après par une inflation galopante le million s’est transformé en 20 millions, gage de pacifisme, car qui oserait affronter une armée aérienne ainsi dotée de mille appareils ? Un millier d’avions. Le chiffre n’a pas fini de faire et refaire surface ici ou là.
Pourtant 22 111 000 francs, c’est le montant que le général Roques demande au ministre d’inscrire au budget 1912.
Souscription nationale
Pour avoir la paix soyons fort.
« Causant un jour avec M. André Michelin, la conversation s'aiguilla sur l'aviation militaire. Et en quelques mots M. Michelin exposa une idée que nous venons aujourd'hui mettre à exécution. Plus tôt, cela eut probablement mieux valu, mais nous avons préféré attendre que "L'Aéro" fût quotidien pour que notre appel fût mieux entendu.
Quand dans le monde entier on parle d'aviation, on la situe en France ; il semble que par un don surnaturel dévolu à notre pays, ce soit seulement en France que l'on puisse apprendre à voler avec une facilité d'adaptation qui ferait croire qu'il faut un sens spécial pour conquérir le royaume des airs.
Glorieusement l'aviateur a étendu ses ailes sur tous pays, faisant l'admiration des peuples les plus civilisés et les plus sauvages, ne craignant pas de divulguer son secret. La machine est la merveilleuse création de notre génie, mais française, il semble que seul le tempérament français lui convienne,
Les appareils de nos célèbres constructeurs se trouvent répandus mondialement, mais le fougueux coursier n'obéit qu'à son maître de France. Combien de temps sera-t-il rebelle aux cavaliers étrangers ?
Nous ne pouvons pas le savoir, mais nous devons en profiter, ou plutôt en faire profiter la civilisation. Notre époque est troublée, la poudre est sèche et ne demande qu'à s'enflammer : ne doit-on pas prendre toutes les précautions pour éviter l'explosion ? Il tombe sous le sens qu'il serait criminel de ne point le faire et il est un moyen à notre disposition : l'aéroplane, et les plus sceptiques en conviendront. Doter notre pays d'un millier d'aéroplanes, plus encore si possible, de manière à tenir à la disposition de chaque aviateur un appareil qu'il puisse enfourcher en cas de mobilisation. La France est seule et pour longtemps encore à posséder un tel nombre d'aviateurs et le nombre de ceux qui demandent à apprendre à voler est incalculable : la source ne sera jamais tarie.
Quel français ne donnera pas son obole pour avoir la sécurité, éviter la guerre.
Nous ne pouvons qu'être pacifiques, c'est une des conséquences de notre régime politique : la France républicaine ne peut déclarer la guerre. Nous ne saurions donc éveiller les craintes des nations. La puissance préventive de cette légion d'aéroplane serait tellement forte que bien fou serait celui qui voudrait violer la paix, et l'instrument de paix deviendrait alors la plus infernale machine de guerre. Demandez à nos rois de l'air ; nous vous promettons à ce sujet de publier les avis les plus qualifiés. Emporter des projectiles, les lancer à l'endroit voulu est chose facile et le concours de l'aéro-cible, créé par M. Michelin rendra le lancement peut-être plus pratique, plus exact.
Nous comptons sur la presse tout entière pour clamer notre appel ; mille aéroplanes, c'est 20 millions, la moitié du prix de la "Liberté".
Les petits ruisseaux font les grandes rivières ; Français, Françaises, envoyez votre obole si petite soit-elle et vous aurez travaillé pour la paix qui nous est si chère mais que nous ne voudrions pas avoir au prix d'une diminution. » (L’Aéro, 8 octobre 1911)